AU BANGLADESH BUSHRA AFREEN LUTTE CONTRE LES EFFETS DÉLÉTÈRES DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE

En Asie, les températures augmentent deux fois plus vite que la moyenne mondiale.
Et le Bangladesh qui s’étend sur 147 630 km² et compte 171 millions d’habitants, n’échappe pas au phénomène, qui prend de l’ampleur, mettant toutes les nations du globe face à l’un des défis majeurs de ce XXIe siècle.

Cette année, à Dacca, capitale du Bangladesh, où résident plus de 23 millions d’habitants, les températures ont atteint 40,6°C, le plus haut depuis six décennies.

Outre son surpeuplement, Dacca voit arriver chaque jour quelque 2 000 personnes supplémentaires : des réfugiés climatiques !
Ils viennent pour la plupart de villages ruraux, après avoir été contraints de quitter leur foyer en raison de catastrophes climatiques.

Il est vrai que les deux tiers du Bangladesh se trouvent à moins de 5 mètres au-dessus du niveau de la mer (avec environ 10 % du pays à seulement 1 mètre au-dessus). Par ailleurs, la montée des océans et les cyclones amplifiés par la hausse des températures, ont déjà détruit des centaines de milliers d’hectares de terre.

Face à cette situation apocalyptique, de Bushra Afreen, une jeune bangladaise de 30 ans, employée du gouvernement et directrice au sein de la Dhaka North City Corporation, également connue pour son travail dans le domaine du climat et des prévisions météorologiques, il est particulièrement intéressant de décrire le parcours et l’engagement.

Tout d’abord, parce qu’après avoir étudié les sciences de l’environnement à l’Université de Dacca, elle a obtenu une maîtrise en changement climatique à l’Université d’East Anglia au Royaume-Uni, puis travaillé comme consultante pour le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale.

Cette entrepreneure sociale, est également la fondatrice de Green Delta Foundation, une organisation à but non lucratif qui lutte contre les effets du changement climatique au Bangladesh et, membre de la communauté Global Shapers du Forum économique mondial.

Alors que les températures élevées frappent plus durement les pauvres, force est de constater que le changement climatique pourrait anéantir des années de progrès en matière de développement du pays.
Car, en réalité, cette femme mariée et mère d’une fille, qui vit à Dacca, n’hésite pas à affirmer : « Seuls les riches peuvent supporter cette chaleur ! »

Sa nomination au poste qu’elle occupe actuellement, s’inscrit dans le cadre d’une initiative menée par le Centre de résilience de la Fondation Adrienne Arsht-Rockefeller du Conseil atlantique (connu sous le nom d’Arsht-Rock) qui a pour objectif d’aider les services administratifs de la ville à coordonner leur réponse face à la chaleur extrême et à mieux protéger la population.

Au Bangladesh, comme dans beaucoup d’autres pays, le changement climatique combiné à une urbanisation rapide, contribue à accélérer la hausse des températures et à diminuer les espaces verts.

Or, Bushra Afreen a conscience que les espaces verts sont un élément déterminant de la planification urbaine trop souvent négligé au Bangladesh. Une situation décrite en France sous le vocable  » artificialisation des sols »
Une étude récente concernant son pays, a révélé que les parcs, les forêts urbaines et autres végétaux – essentiels au contrôle des températures dans une ville – ont diminué de 66 % au cours des trois dernières décennies dans le nord de Dacca.

Si ce secteur est particulièrement vulnérable à l’effet d’îlot de chaleur urbain en raison de son centre-ville densément peuplé, avec certains points chauds urbains plus élevés de 10°C que la campagne environnante, les études montrent que le nombre de jours dangereusement chauds par an devant doubler d’ici 2050. Et tout laisse prévoir que les impacts de la chaleur extrême à Dacca s’intensifient également.
La fermeture des écoles, l’aggravation des conditions de vie et de travail des Bangladais et Bangladaises, justifient que des mesures soient prises sans plus attendre.

C’est la raison pour laquelle parmi ses initiatives, Bushra Afreen travaille sur un projet de verdissement urbain consistant à planter 200 000 arbres sur deux ans, y compris dans les bidonvilles, ou « établissements informels », où les communautés les plus pauvres souffrent généralement le plus des températures extrêmes.

Si les plus riches peuvent recourir à la climatisation, l’analyse d’Arsht-Rock estime que dans les conditions climatiques actuelles à Dacca, 20 % des heures de travail à l’extérieur sont perdues chaque année, un chiffre qui pourrait atteindre voire dépasser 24 % d’ici 2050.

Bien que plus de 100 « guichets automatiques d’eau », permettent notamment aux plus modestes d’obtenir de l’eau potable à bas prix, dans le nord de Dacca, Bushra Afreen envisage d’étendre ces services à toute la ville.

Elle souhaite également créer une « carte cool » pour aider les citoyens à accéder à la cabine d’eau ou au centre de refroidissement le plus proche – des espaces temporaires climatisés mis en place pour offrir un répit de la chaleur lorsque les températures atteignent des niveaux dangereux.

Un autre point important se doit d’être mentionné.
Les femmes du Bangladesh, victimes du réchauffement climatique, risquent d’avoir à supporter un fardeau disproportionné des effets physiques, sociaux et financiers et dévastateurs des températures extrêmes.

« Une part inégale du travail non rémunéré rend plus difficile l’accès ou la réussite des femmes du secteur informel sur le marché du travail, ce qui entraîne une baisse de la productivité et des salaires », explique Afreen.

Elle souligne entre autres que cette chaleur extrême, contribue également à augmenter de façon significative la violence sexiste et génère de graves problèmes de santé pour les femmes.

Des actions protectrices et préventives qui protègent les femmes, mais aussi la population dans son ensemble, doivent donc être mises en place de toute urgence.
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