ELEANOR ROOSEVELT UNE FIRST LADY JUSQU’ICI INEGALEE


Consultable jusqu’au 21 janvier et fort heureusement rediffusé le samedi 27 janvier à 03H20, le formidable film documentaire réalisé en 2015 par Patrick Jeudy sur Eleanor Roosevelt, femme de Franklin Delano Roosevelt, 32e président des Etats-Unis du 4 mars 1933 au 12 avril 1945, diffusé sur Arte dimanche 14 janvier, mérite à plus d’un titre d’être regardé par tous.

Cette exceptionnelle rétrospective conçue à partir de documents d’archives, apporte de nombreuses réponses à la question posée « Qui êtes vous Eleanor Roosevelt ? ». Elle invite également à la réflexion au regard de la place et du rôle que cette femme dévouée, éprise de justice et de liberté, a su occuper et jouer en plein New deal, à une époque où le féminisme n’en était qu’à ses premiers balbutiements.

C’est en constatant les nombreuses démarches et actions menées à un train d’enfer par cette femme exceptionnelle qu’on mesure à quel point détermination et ambition féminines peuvent influencer le cours de l’histoire, mais aussi offrir de nouvelles perspectives au sein de la société.
A ce titre, la personnalité d’Eleanor Roosevelt qui a valeur de figure emblématique, fait apparaître un vrai féminisme qui rend les mouvements #Me Too et #Balance ton porc quelque peu désuets en dépit de leur légitimité. Il est vrai qu’à l’époque les moyens de communication n’étaient pas ceux que nous connaissons aujourd’hui. Mais cette femme savait écrire, parler et animer, les journaux et la radio ayant contribué à porter et faire entendre sa voix.

Eleanor Roosevelt fût en réalité une agitatrice de bonnes idées, qu’il s’agisse de la protection sociale des travailleurs, de la lutte contre la discrimination raciale, de l’égalité entre hommes et femmes, de sa vision du monde, elle était également militante des droits des minorités, avocate des laissés-pour-compte. Certes, ses combats n’ont pas toujours été du goût de tous les Américains, ni même de son propre mari président des Etats-Unis qui cherchait avant tout à séduire son électorat, mais jamais elle ne se laissa accabler ni ne lâcha prise. Par ses voyages dans de nombreux pays du globe et son pouvoir de conviction, elle est parvenue à faire bouger des lignes pourtant considérées comme immuables, infranchissables dans un envers majoritairement masculin.

C’est également en réaction à un refus d’accès d’une organisation féministe, qu’Eleanor Roosevelt organisa en 1939 un concert monstre devant le Lincoln Mémorial en présence de la chanteuse lyrique Marian Anderson.

Suite au décès, le 12 avril 1945, de son mari Franklin Delanoe Roosevelt avec lequel elle formait plus un duo qu’un couple, cette femme qui était la maman de 8 enfants, poursuivra son chemin et sera aux côtés de John Fidgerald Kennedy. Présidente de la Commission présidentielle américaine sur le statut de la femme (20 janvier 1961 – 7 novembre 1962); Représentante des États-Unis auprès de la Commission des droits de l’homme des Nations unies; Déléguée des États-Unis auprès de l’Assemblée générale des Nations unies (31 décembre 1946 – 31 décembre 1952); Présidente de la Commission des droits de l’homme des Nations unies
(1946 – 1951); Représentante des États-Unis auprès de la Commission des droits de l’homme des Nations unies, son parcours et son palmarès traduisent les qualités qu’elle incarnait. Décédée à l’âge de 78 ans, en juin 1962, elle allait se voir décerner à titre posthume le prix des droits de l’homme des Nations unies en 1968.

Eleanor Roosevelt fût sans doute la plus moderne et remarquable First Lady que les Etats-Unis ont eu à connaître au XXe siècle. Mais rien n’empêche d’imaginer qu’une reprise du flambeau ne puisse avoir lieu en ce XXIe siècle.