POURQUOI S’ESCRIMER À SABRER CE QUI FAIT HONNEUR AU SPORT ?

L’image de la sabreuse russe Anna Smirnova, à l’issue d’un match qui l’opposait à la sabreuse ukrainienne Olga Kharlan, quadruple championne du monde de sabre et tête d’affiche du sport ukrainien, se justifie pleinement.

Car les compétitions sportives présentent normalement pour immense avantage de faire abstraction de toutes questions liées à la religion, au sexe, au racisme, à l’origine sociale, voire à la politique de nations.

Or, à l’issue du duel d’escrime qui a opposé Anna Smirnova à Olga Kharlan, sortie victorieuse d’un match qui représentait le premier duel entre athlètes des deux pays depuis 2022, l’attitude de cette dernière a pour le moins manqué de fair-play, de grandeur.

Certes, la guerre qui vaut à l’Ukraine et plus particulièrement à la population civile de subir très durement sur son territoire les affres de la guerre déclenchée par la Russie, a de quoi justifier une profonde aversion pour les conflits armés meurtriers que rien ne justifie réellement.

Toutefois, à l’occasion de pareil évènement sportif, il aurait été souhaitable que l’escrimeuse ukrainienne se montre tout d’abord fière d’avoir vaincu son adversaire russe, mais aussi judicieux qu’elle accepte de serrer la main de son adversaire à l’issue du duel, afin d’apporter une démonstration de revanche sur le terrain sportif.

En acceptant d’affronter Anna Smirnova avec l’accord des autorités de Kiev, il lui revenait d’afficher son indéniable succès et de se montrer à la hauteur comme il se doit en pareilles circonstances, histoire de montrer à la fois son pouvoir de domination dans une discipline sportive et d’envoyer, en même temps, à la vue de tous et toutes un message digne et emblématique.

Or, tel ne fût pas le cas !

Sa disqualification témoigne de la volonté des membres du jury de préserver avant tout ce qui fait les qualités de l’esprit sportif.

D’autant qu’un virage venait d’être franchi, les autorités de Kiev interdisant jusqu’à présent aux athlètes de ses délégations officielles de participer à des compétitions où figuraient des Russes ou Bélarusses.

En se contenant de présenter son sabre pour que s’entrechoquent les lames, et en refusant d’accomplir un geste de reconnaissance, Olga Kharlan a commis une erreur.

Face à cette attitude dédaigneuse, Anna Smirnova, escrimeuse russe, a légitimement protesté et refusé de quitter la piste pendant près d’une heure après la fin du match.

Le refus de saluer étant passible d’une disqualification conformément aux règlements de la FIE, elle a d’ailleurs obtenu gain de cause.

Ce cas n’est malheureusement pas isolé. Il suffit pour s’en convaincre de constater que d’autres disciplines sportives ont donné lieu dernièrement à des comportements inadmissibles de la part cette fois du public qui assistait dernièrement, à Wimbledon, à la 8e de finale féminine de tennis.

En sifflant la Biélorusse Victoria Azarenka, battue par l’Ukrainienne Elina Zvitolina à l’issue d’un super tie-break, le public s’est montré sous son plus mauvais jour, en ne sachant pas faire la différence sur terrain neutre entre compétitions sportives et conflits d’intérêts politiques.

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