KETANJI BROWN JACKSON PREMIÈRE FEMME NOIRE À LA COUR SUPRÊME DES ÉTATS-UNIS

En octobre 2020, Women eLife s’était fait l’écho de la nomination par Donald Trump de Amy Coney Barrett, juge blanche à la Cour suprême des États-Unis.

Alors qu’en France, le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu dimanche, votre magazine féminin indépendant ouvert sur le monde, a jugé opportun de s’arrêter sur l’une des promesses de campagne du président démocrate des États-Unis. Joe Biden s’était en effet engagé à faire entrer davantage de femmes et de minorités dans la magistrature fédérale.

Et la confirmation apportée hier par le Sénat de la nomination de Ketanji Brown Jackson, 51 ans, qui devient la première femme noire à siéger à la Cour suprême des États-Unis doit-elle être interprétée comme une véritable et belle victoire.

La vice-présidente Kamala Harris, qui est devenue la première femme noire à occuper ce poste après que Biden l’a choisie comme colistière pour l’élection de 2020, a présidé le vote qui a confirmé la nomination de Mme Jackson en qualité de juge d’appel fédéral à un poste à vie au sein de la plus haute instance judiciaire du pays.

Les nominations présidentielles à la Cour suprême sont devenues un point chaud de la politique américaine. La Cour exerce une grande influence sur l’élaboration de la politique américaine sur des questions brûlantes telles que l’avortement, les armes à feu, les lois électorales, les droits des LGBT, la liberté religieuse, la peine de mort et les pratiques fondées sur la race.

Sur les 115 personnes qui ont siégé à la Cour suprême depuis sa création en 1789, toutes sauf trois étaient blanches.
Jusqu’ici seuls deux hommes noirs ayant été nommés juges : Clarence Thomas, en 1991, toujours en fonction, et Thurgood Marshall, qui a pris sa retraite en 1991 et est décédé en 1993.
Sonia Sotomayor, actuelle juge, est la seule hispanique à siéger au sein de la Cour suprême.

En dépit des critiques émises par certains sénateurs républicains concernant la nomination de Ketanji Brown Jackson, le démocrate Raphael Warnock, l’un des trois membres noirs du Sénat, a déclaré lors du débat précédant le vote : « Je suis le père d’une jeune fille noire. Je sais ce que cela signifie pour le juge Jackson d’avoir navigué dans le double péril du racisme et du sexisme pour se tenir maintenant dans la gloire de ce moment. … Voir le juge Jackson accéder à la Cour suprême reflète la promesse de progrès sur laquelle repose notre démocratie. C’est un grand jour pour l’Amérique ».

À l’heure où les Français et Françaises sont appelés à se prononcer au regard de promesses de campagne des candidats et candidates à la présidence de la République, la leçon de démocratie et d’inclusion venue des États-Unis mérite sans nul doute d’être retenue.

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