ARGENTINA ET DÉCOUPE À LA TRONÇONNEUSE

Élu dimanche dernier, nouveau président de l’Argentine avec 55,69% des suffrages, contre 44,3% pour son rival, le ministre des Finances de centre-gauche Sergio Massa, Javier Milei, surnommé « El Loco », n’a certainement pas lu le rapport publié le 5 octobre concernant les femmes sur le lieu de travail.
Où alors il s’en est saisi pour le découper en petits morceaux avec sa tronçonneuse.

Il faut dire que l’heureux élu n’hésite pas à tailler dans tout ce qui lui semble ne plus devoir figurer au programme.

Tout commence par des suppressions dans la série « sert à rien » :
Ministère des Femmes, du Genre et de la Diversité,
Ministère de la Santé,
Ministère de l’Environnement et du développement durable,
Ministère de la Culture… y’a plus !

Quant au Ministère de l’éducation, critiqué en raison de son pouvoir d’endoctrinement et pousse le cri  » sauve qui peut », il se verra amputé des cours à l’éducation sexuelle.
Pour le droit à l’avortement gagné de haute lutte en Argentine depuis de nombreuses années, il sera supprimé !

Comme si tout cela ne pouvait suffire, Javier Milei s’est également engagé à abolir la banque centrale et à dollariser l’économie afin de surmonter une calamité financière qui a laissé 40 % des 45 millions de citoyens argentins dans la pauvreté et poussé l’inflation à plus de 140 %.

A 53 ans, ce libertaire d’extrême droite instable qui prendra officiellement ses fonctions de président de l’Argentine le 10 décembre prochain, a également juré d’« exterminer » l’inflation.
Désormais à la tête de la deuxième économie d’Amérique du Sud, sa politique grande comme un terrain de polo, risque fort de prendre un coup de maillet.

Et l’ambiance festive qui a régné à Buenos Aires le soir de sa victoire à la présidentielle, sera vraisemblablement de courte durée.

Milei pourra t’il tenir ses promesses de « changements drastiques » visant à faire face à la « réalité tragique » de l’Argentine, caractérisée par une inflation galopante et une pauvreté généralisée ?
Son message envoyé à la communauté internationale est pour le moins ambitieux lorsqu’il déclare : « L’Argentine retrouvera la place qu’elle n’aurait jamais dû perdre dans le monde ».

Décrit par ses militants comme un visionnaire économique prêt à sortir l’Argentine de l’une des pires crises économiques que le pays ait connues depuis des décennies, Javier Milei va devoir faire preuve d’un réel talent de magicien.

Mais une chose apparaît clairement. À ses yeux, les femmes ne sont que des pièces rapportées dans le monde du travail et l’existence d’inégalités en termes de droits comme sur le plan salarial entre hommes et femmes n’existe pas.

Alors que les citoyens argentins ont réagi avec un mélange de joie, d’appréhension et de colère, une femme a crié depuis un balcon à Recoleta, non loin du QG de campagne du président élu : « Vamos Milei, le changement arrive ! »

Pas de quoi modifier la politique du nouveau président de l’Argentine. Il n’y a aucune chance pour qu’il cherche inspiration dans les principales conclusions du rapport Women in the Workplace 2023 qui propose des solutions claires que les organisations peuvent mettre en œuvre pour réaliser des progrès significatifs vers l’égalité des sexes.

À moins que l’actrice espagnole, Fátima Flórez, avec laquelle il a annoncé, en août 2023, être en couple, ne le fasse entre autres changer d’avis sur la place et le rôle des femmes au sein de la société argentine.
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