FUMÉE VERTE EN AMÉRIQUE LATINE

Bien que vertes, ces fumées n’ont pas trait à la lutte contre le réchauffement climatique et le respect de la biosphère, des sujets qui s’inscrivent néanmoins parmi les préoccupations en Amérique latine.

La fumée verte qui a flotté, le 28 septembre, au-dessus d’une foule de milliers de femmes à Mexico brandissant des mouchoirs verts, devenus le symbole de la « vague verte » du mouvement de l’avortement en Amérique latine, ne doit rien au hasard.

Alors que les féministes latino-américaines ont passé des décennies à lutter pour faire tomber les interdictions strictes d’avorter, seules la République Salvador et la République dominicaine, font encore partie des rares pays de ce continent qui appliquent une interdiction totale, assortie de lourdes sanctions.

C’est donc à juste titre qu’au Mexique, les manifestantes ont célébré la récente décision de la Cour suprême du Mexique de décriminaliser l’avortement au niveau fédéral.

Cependant, en dépit de la décision de la Cour suprême d’élargir considérablement l’accès à la procédure dans un pays où les lois sur la reproduction ont longtemps été définies sur la base de principes religieux et conservateurs, 20 États mexicains interdisent encore l’avortement.

En Argentine, les manifestants ont adopté un ton plus sombre, craignant qu’une victoire d’un candidat populiste d’extrême droite à la présidentielle à l’occasion des élections d’octobre, ne constitue un danger après des années de travail des féministes.

Au-delà de l’avortement, les femmes qui ont manifesté pacifiquement ce 28 septembre, ont également voulu tirer la sonnette d’alarme concernant les taux élevés de violence sexiste dans la région ainsi que les abus visant les communautés LGBTQ+.

Women eLife qui s’est récemment fait l’écho des deux femmes candidates à la présidence de la République du Mexique, ne peut manquer de rappeler que Mexico a été la première juridiction mexicaine à dépénaliser l’avortement, il y a 15 ans. La tendance s’est accélérée en Argentine, qui a légalisé la procédure en 2020. En 2022, la Colombie, pays très conservateur, a fait de même.

Il se dit que le Brésil pourrait être le prochain sur la liste, l’avortement étant toujours considéré dans ce pays comme un crime, même si des exceptions existent pour les cas de viol et malformations congénitales chez le fœtus. Une affaire portée devant la Cour suprême du pays, pourrait d’ailleurs conduire à dépénaliser la procédure jusqu’à 12 semaines de gestation.

Quoi qu’il en soit, les femmes qui ont participé aux manifestations lors de la Journée pour la décriminalisation de l’avortement, le 28 septembre 2023, mesurent à quel point il leur faut demeurer mobilisées.

En déclarant « C’est absolument une réussite », Fernanda Castro, organisatrice du GIRE, l’organisation de défense des droits des femmes qui a porté le procès devant la Haute Cour du Mexique sait qu’un autre combat encore plus important reste à mener :  » Dépénaliser l’avortement dans l’esprit des gens. »

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