Rester branché fashion face au profond désordre qui règne dans quasiment tous les domaines sur notre planète, fait appel à une forme d’abnégation.

L’occasion pour Women eLife, de se faire l’écho d’une information tissée d’intérêt, puisée outre Manche, qui a pu échapper à votre sagacité.

Aussi, peut-être serez-vous intéressées de savoir qu’une journaliste londonienne travaillant jusqu’ici pour le site américain de Vogue, va devenir la première femme noire à diriger le célèbre magazine de mode dans sa version britannique.

Née d’une mère infirmière suisse-allemande et d’un père nigérian venu étudier au Royaume-Uni dans les années 1960, Chioma Nnadi aujourd’hui âgée de 44 ans, a grandi dans le centre de Londres, avant de travailler pour des magazines indépendants tels que Trace and the Fader, puis un passage à l’Evening Standard de Londres.

En 2010, elle déménage à New York et travaille pour Vogue, où elle dirige le site américain, co-anime le podcast et est l’une des journalistes vedettes du magazine, en devenant l’incarnation vivante du mantra de Wintour : « Toutes les plateformes – tout le temps. »

Chioma Nnadi est donc une femme ayant parfaitement saisi les pouvoirs des nouvelles technologies de l’information et de la communication via les sites web et réseaux sociaux.

Alors que l’immigration occupe une large place au coeur de l’actualité européenne, ce que déclare Chioma Nnadi conduit à prendre conscience que l’apport de talents venus de l’étranger, notamment sous profil féminin, sont à même de jouer un rôle moteur :
« En tant que femme noire, mais aussi en tant que femme métisse, la façon dont je vois le monde est aussi la façon dont je le vois – à travers une lentille qui est influencé par mes origines, par l’endroit où je vis, par le fait d’avoir des parents de cultures différentes et par le fait de devoir se déplacer entre ces cultures. »

Elle estime que si les questions de diversité et d’inclusion doivent toujours être à l’ordre du jour, l’ouverture sur le monde qu’il est possible de constater va dans le sens du progrès.

En sa qualité de responsable du contenu éditorial et non de rédactrice en chef de British Vogue, c’est bien ce qu’elle compte prouver dans un univers impitoyable qui se doit d’épouser une autre approche de la mode, mais aussi s’inquiéter de la préservation d’un équilibre économique, sociétal et environnemental, qui doit respecter des valeurs que personne ne peut plus ignorer.

À ce titre, Chioma Nnadi intègre dans sa vision toute l’importance que revêt la slow fashion lorsqu’elle précise avoir grandi en allant à Portobello Road chaque week-end à la recherche de vêtements vintage.

Elle reconnaît s’arrêter toujours chez Relik à Londres et précise que la majeure partie de sa garde-robe est maintenant composée de produits de seconde main et vintage, sans pour autant refuser d’y inclure la nouveauté.

Passionnée par la mode, la musique et la culture, Nnadi déclare : « Je suis plus que ravie et honorée d’avoir été nommée responsable du contenu éditorial du British Vogue. »

En succédant à Edward Enninful, dont tout le monde salue le mandat réussi pendant six ans en tant que premier rédacteur masculin et premier rédacteur en chef noir, au cours duquel il a été félicité pour avoir présenté des personnes de toutes couleurs de peau, formes de corps et origines, elle sait quels défis il va lui falloir relever pour imposer sa marque.

Son ouverture sur le monde ne la conduit pas à renier ses racines :  » C’est le moment de regarder au-delà des frontières tout en célébrant l’étendue de ce que signifie être britannique. »

De plus son esprit tourné vers les innovations technologiques, s’affirme clairement lorsqu’elle déclare :  » J’ai hâte d’engager une communauté numérique fidèle et inspirée, dynamisée par notre accès, notre point de vue et notre narration. »

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