Le décès de Silvio Berlusconi à l’âge de 86 ans, qui fait l’objet de nombreux articles et commentaires dans les médias et sur les réseaux sociaux, ne peut laisser Women eLife sans voix aux potins qui collent à la Télé-réalité.
En dépit d’un parcours politique comme d’homme d’affaires ponctué de nombreux succès, mais aussi émaillé de multiples scandales de tous ordres, cet homme était sans nul doute doté d’indéniables qualités.
Et nombreux sont les chefs d’Etat qui lui rendent hommage, qu’il s’agisse de Vladimir Poutine qui l’a décrit comme un vrai ami, ou encore d’Emmanuel Macron qui a salué la mémoire d’une figure majeure de l’Italie contemporaine.
Aussi fallait-il qu’un magazine féminin indépendant ouvert sur le monde, revienne sur ses frasques à l’égard de la gent féminine qui lui ont valu bien des critiques dans son propre pays.
Le surnom de « Il Cavaliere » (Le Chevalier) utilisé pour mettre en avant l’image d’un homme fort, charismatique et puissant, donné à Silvio Berlusconi n’a pas de lien avec sa conduite envers les femmes, ses attitudes sexistes ou à d’autres aspects de sa vie personnelle. Ce dernier lui a en réalité été attribué en raison de sa carrière réussie dans le monde des affaires et de sa participation active en politique italienne.
Il n’en demeure pas moins vrai que Berlusconi a vécu de nombreuses aventures amoureuses.
Tout démarre en 1965, lorsqu’il épouse Carla Dell’Oglio, sa première femme avec laquelle il aura deux enfants.
En 1980, toujours marié, Silvio Berlusconi rencontre l’actrice Veronica Lario avec qui il va entretenir une liaison. Après la naissance d’un enfant illégitime que l’homme d’affaires reconnaît, Silvio et Carla Berlusconi divorcent. Le 10 décembre 1990, Silvio Berlusconi épouse civilement Veronica Lario, à Milan. Le couple aura deux autres enfants.
Mais face au comportement de Silvio Berlusconi et les relations que ce dernier entretient avec des femmes plus jeunes que lui, Veronica Berlusconi décide, en mai 2009, de demander le divorce.
En mai 2010, le tribunal de Milan ordonne à Silvio Berlusconi de verser à son ancienne épouse une pension de 300 000 € par mois. Le 28 décembre 2012, le tribunal de Milan rend un nouveau jugement. Et Veronica Lario touche finalement trois millions d’euros de pension mensuelle. Le divorce du couple sera prononcé le 18 février 2014.
En décembre 2012, Silvio Berlusconi s’affiche au bras de Francesca Pascale, une jeune militante de son parti, qu’il présente officiellement comme sa fiancée. En mars 2020, après 12 ans de vie commune, la rupture de leur relation est annoncée. Silvio Berlusconi est ensuite en couple avec un mannequin et jeune députée de son parti, Marta Fascina, âgée de 30 ans.
En marge de ses mariages et divorces, sa liaison avec « Ruby » – de son vrai nom Karima El-Mahroug – va être à l’origine d’un scandale.
Fin 2009 alors que la jeune femme est encore mineure, elle croise la route de Silvio Berlusconi, 73 ans, alors président du Conseil italien.
Surnommée « la voleuse de cœurs », cette jeune femme est au cœur de l’affaire du « RubyGate », un scandale sexuel qui a quasiment mis un terme à la vie politique du Cavaliere.
Toutefois, si le scandale du « Rubygate » a connu un fort retentissement, force est également de constater que les fréquentes réflexions sexistes de Silvio Bertlusconi ont été à l’origine d’une une vague de protestation féministe en Italie bien avant l’ère #MeToo.
Ces évènements conduisent Women eLife a revenir sur ce qui caractérise le sexisme et explique la réaction hostile du mouvement féministe en Italie.
Le sexisme est une attitude ou une croyance qui soutient la supériorité d’un sexe sur l’autre et qui engendre des discriminations basées sur le genre. Le sexisme perpétue les stéréotypes et les préjugés envers les femmes et limite leurs droits et leurs possibilités.
Cependant, il est important de noter que les relations personnelles et l’attrait pour des partenaires plus jeunes ne sont pas en soi des preuves de sexisme. Les relations amoureuses et les préférences personnelles en matière de partenaires peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre et ne sont pas nécessairement liées à des croyances sexistes.
Il n’en demeure pas moins vrai que Silvio Berlusconi a été critiqué pour son comportement envers les femmes, non seulement en raison de ses relations avec des femmes plus jeunes, mais aussi en raison de ses commentaires dégradants et objectivants envers les femmes en général. Ses remarques et ses attitudes ont été perçues comme perpétuant des stéréotypes sexistes et dévalorisant le rôle des femmes dans la société.
Les critiques à l’égard de Berlusconi ont porté sur ses déclarations et ses actions qui ont renforcé les inégalités de genre et les préjugés sexistes, plutôt que sur ses relations amoureuses en elles-mêmes.
D’ailleurs, dans une interview accordée en février dernier, au quotidien italien Il Secolo XIX, Karima El-Mahroug, aujourd’hui âgée de 30 ans, affirmait avoir « aimé » Berlusconi. Consciente d’être sortie de l’enfer et la misère grâce à lui elle avait ajouté :« Je me sentais respectée par un homme important ».
Dans un court message sur Instagram, cette jeune femme a rendu hommage à Silvio Berlusconi avec un simple : « Adieu président. »
Le sexisme basé sur des comportements et des déclarations tendant à perpétuer des inégalités de genre et dévaloriser les femmes a perdu son Cavaliere.
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