SPECTACULAR TURN OF EVENTS IN ENGLAND !

Difficile de passer à côté d’un temps fort, véritable coup de théâtre, qui marque aujourd’hui la politique britannique.

Liz Truss n’aura pu jouer son rôle de Première ministre du Royaume-Uni que 45 jours.

Le caractère fugace de sa présence au 10, Downing Street, s’explique essentiellement en raison de son programme et surtout de l’impossibilité qu’elle a rencontrée de le rendre crédible, ce dernier étant rejetée par l’opinion et contestée au sein même de sa propre majorité conservatrice.

En réalité, tout avait très mal commencé avec la présentation fin septembre du mini-budget de son ministre des Finances d’alors, Kwasi Kwarteng, qui avait fait craindre un dérapage des comptes publics.

La livre avait atteint son plus bas niveau historique et les taux d’emprunt à long terme de l’Etat avaient flambé. La Banque d’Angleterre avait dû intervenir pour empêcher la situation de dégénérer en crise financière.

Dans le tumulte des premiers jours, la récente nommination d’ un nouveau ministre des finances, Jeremy Hunt, chargé de rectifier son programme économique et de rassurer les marchés sur le sérieux budgétaire du gouvernement, n’a pas permis de redresser la barre.

Malgré la totale révision du programme voulu par Liz Truss qui éclipsait quasiment toutes les baisses d’impôts promises par la première ministre tout en prônant la nécessité de faire des économies dans les dépenses publiques, tout tendait à démontrer que l’orientation politique voulue avait atteint un point de non retour.

De quoi faire redouter aux sujets du Roi Charles III, le retour à l’austérité, comme après la crise financière de 2008.

De plus, en quittant le gouvernement, mercredi 19 octobre, la ministre britannique de l’intérieur, Suella Braverman, a pour ainsi dire sonné le glas, en pleine crise de confiance pour la nouvelle dirigeante britannique.

Mais comme la politique a horreur du vide, après avoir justifié sa démission en précisant ne pas être en mesure de remplir le mandat sur lequel elle a été élue par le Parti conservateur, Liz Truss a également annoncé l’organisation d’une élection interne au Parti conservateur pour lui désigner un successeur, d’ici à la semaine prochaine.

Entrée par un « truss » de souris* au 10 Downing Street, la cheffe de gouvernement à la longévité la plus courte de l’histoire contemporaine du Royaume-Uni, n’aura pas été en mesure d’interpréter le rôle de Dame de fer, incarné par Margaret Thatcher.
Cette dernière fût en effet la première femme première ministre du Royaume-Uni de 1979 à 1990 et leader du parti conservateur de 1975 à 1990, mais aussi la détentrice d‘un tout autre record en devenant celle qui occupa le plus longtemps cette haute fonction au XXe siècle.

Prise dans le Brexit, l’impatience des Britanniques de se trouver un ou une leader est compréhensible compte tenu l’ampleur de la crise économique, sociale, énergétique, environnementale qui frappe le pays, alors que la guerre en Ukraine notamment, génère de nombreuses inquiétudes et incertitudes à l‘échelle européenne et internationale.

* Titre de la chronique diffusée le 22/12/2021 sur Women eLife

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