TATIANA VALOVAYA ASSISE ENTRE DEUX CHAISES

Le nom de cette femme vous est sans doute inconnu. Pourtant, Tatiana Valovaya qui est Russe, est la 13e Directrice générale de l’Office des Nations Unies à Genève et la première femme à occuper, depuis mai 2019, ce poste. Pour avoir travaillé dans des sphères à prédominance masculine pendant de nombreuses années de sa carrière, Women eLife se doit de préciser tout d’abord que son objectif ultime est que les femmes et les hommes bénéficient de l’égalité des chances dans son organisation et au-delà.

Avec plus de 35 ans d’expérience dans la fonction publique, la diplomatie et le journalisme, cette femme aujourd’hui âgée de 61 ans, a débuté sa carrière en 1983 à la rédaction de la Gazette économique de Moscou, d’abord comme correspondante, puis comme rédactrice en chef adjointe du Département de l’économie mondiale.

En 1989, Mme Valovaya a rejoint la Mission permanente de l’Union des Républiques socialistes soviétiques auprès de l’Union européenne (UE), où elle a occupé le poste de troisième secrétaire. Elle est ensuite devenue deuxième secrétaire de la Mission permanente de la Fédération de Russie auprès de l’UE, jusqu’en 1994. Au cours de sa carrière diplomatique, elle a été chargée des questions de coopération financière et économique.

De 1995 à 1997, Mme Valovaya a travaillé à l’Administration présidentielle de la Fédération de Russie, où elle était responsable des relations avec les organes statutaires de la Communauté des États indépendants (CEI). Elle a ensuite été chef de la direction de la politique monétaire et financière au ministère de la CEI.

De 1999 à 2012, Mme Valovaya a travaillé dans l’administration gouvernementale de la Fédération de Russie en tant que directrice adjointe puis directrice du Département de la coopération internationale.

Mme Valovaya a rejoint la Commission économique eurasienne en 2012 en tant que membre du conseil d’administration (ministre) responsable de l’intégration et des questions macro-économiques. Elle était notamment chargée de la mise en œuvre des politiques d’intégration au sein de la Commission économique eurasienne, de la coordination des processus de formation du Conseil économique suprême eurasien et de la négociation des accords de libre-échange entre la Communauté économique eurasienne et les pays tiers. De plus, elle était en charge des relations avec les organisations internationales

Diplômée de la Faculté des relations économiques internationales de l’Institut des finances de Moscou, titulaire du diplôme scientifique de candidate en sciences économiques (diplôme scientifique de 1er niveau doctoral et diplôme de docteur en sciences économiques de l’Académie financière du gouvernement de la Fédération de Russie) Tatiana Valovaya a beaucoup écrit.

Autrice de plus de 170 publications scientifiques et journalistiques sur des questions de relations monétaires et de crédit internationales, d’intégration économique européenne et eurasienne et de coopération multilatérale dans le cadre de la CEI, l’invasion de la Russie en Ukraine lui vaudra vraisemblablement à un moment donné de livrer son point de vue.

Car l’ONU Genève est au cœur du fonctionnement de la Genève internationale, avec sa concentration de plus de 40 organisations internationales, 181 missions permanentes et plus de 400 organisations non gouvernementales sur les rives du lac Léman.

Les agences associées, l’Organisation mondiale de la santé, l’UNICEF, le HCR, le Programme alimentaire mondial et d’autres organisations rattachées à l’ONU dans le cadre de la communauté dite de la « Genève internationale » ont apporté d’importantes contributions et, à bien des égards, excellent dans leur capacité pour répondre à l’horrible crise humanitaire qui a éclaté en Ukraine.

Toutefois, Tatiana Valovaya ne se berce pas d’illusions concernant la situation actuelle aux portes de l’Europe.

Dans l’une des salles principales de la bibliothèque de l’ONU, une peinture murale d’Henrik Sørensen intitulée « Rêve de paix » est exposée. Bien que cette fresque n’ait jamais été achevée, on retient la dernière chose que l’artiste a dite en 1939 avant qu’Hitler ne déclenche la deuxième guerre mondiale  et qu’il ne doive emballer ses peintures et partir : « Il n’y aura pas de paix mondiale ».

Force est malheureusement de constater qu’il avait raison.

Alors que les discussions mondiales les plus intéressantes se tiennent désormais entre autres dans la Maison de la Paix, le Centre international de conférences de Genève., on comprend aujourd’hui à quel point la position qu’occupe Tatiana Valovaya s’avère délicate.

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