UN PEU D’HISTOIRE D’INVENTRICES ET CRÉATRICES NE PEUT PAS FAIRE DE MAL !

Ce titre n’est pas sans jeu de mots !
En dehors du tout premier lave-vaisselle inventé par Josephine Garis Cochrane en 1886, ce qui vous rend de multiples services indispensables en ce XXIe siècle, voire carrément accros, vous le devez bien en grande partie à cette femme séduisante dont la photo illustre cette chronique.

Au départ actrice, c’est dans le film Extase, sorti en 1933, que Hedy Lamar campe son rôle le plus connu. Nue, elle simulait un orgasme pour la première fois sur grand écran !

Mais ce qui suit n’est pas du cinéma. Car, Hedy Lamar, de son vrai nom Hedwig Kiesler, née en Autriche en novembre 1914, épousera un marchand d’armes qu’elle quittera en 1937 pour traverser l’Atlantique.
C’est alors qu’elle rencontre le pianiste George Antheil. Tous les deux discutent longuement d’armement, un sujet d’Hedy maîtrise parfaitement et qui passionne également George Antheil.
Nous sommes en 1941 en pleine seconde guerre mondiale en Europe.

C’est à ce moment précis que George et Hedy imaginent ensemble un système de cryptage des communications applicables aux torpilles radioguidées trop souvent détournées.

Tous deux inventeurs déposent un brevet au Bureau des brevets américains le 10 juin 1941, intitulé « Secret communication system ».

Mais le plus fort de cette histoire vraie, c’est que la plupart des téléphones portables utilisés à travers le monde, utilisent le système pensé par le duo Lamarr-Antheil.

Si, aujourd’hui, le travail d’Hedy Lamar est lié à nos vies modernes, ses idées avant-gardistes n’ont pas bénéficié de la reconnaissance qu’elles méritaient à l’époque.

Ce n’est qu’en 1997 qu’elle sera récompensée du prix de l’Electronic Frontier Foundation, avant d’être avec son acolyte admis, à titre posthume, au National Inventors Hall of Fame, en 2014.

Hedy Lamarr a donc dû attendre 59 ans avant que son invention, un système de codage des transmissions par étalement de spectre, ne soit reconnue. Or c’est bien à cette femme inventive que l’on doit les technologies modernes que nous utilisons tous aujourd’hui comme le Wi-Fi, la téléphonie mobile ou le Bluetooth.

L’invention féminine n’est pas l’apanage du passé et reste fort heureusement présente aujourd’hui !

Les femmes d’hier, du XVIIe au XXe siècle, à l’instar de Martine de Bertereau, minéralogiste en 1832 qui voyagea dans une grande partie de l’Europe pour y découvrir et prospecter des mines et des gisements, ou encore de Marie Pape-Carpantier, une enseignante qui rénovera en 1848 l’enseignement de la petite enfance et est ainsi la pionnière de l’enseignement pré-élémentaire en France, prouvent, s’il en est besoin, que la volonté d’entreprendre n’a pas de sexe.

Autrement dit, l’exposition présentée en 2004 aux Arts et Métiers, aurait mérité de ne pas être temporaire.
Cette dernière présentait entre autres l’intérêt de montrer la diversité des domaines dans lesquels inventent les femmes, pour que le mot « inventive » puisse bien entrer dans le dictionnaire !

Mais d’autres initiatives prises pour apporter la démonstration du pouvoir de créativité des femmes justifieront que vous vous rendiez dans la cité phocéenne pour visiter l’exposition « Elles ! Femmes artistes dans les collections des musées de Marseille » qui se tient jusqu’au 27 juillet au Préau des Accoules – Musée des enfants.

Cette exposition célèbre l’empreinte des femmes dans l’histoire de la création. Elle fait connaître leurs œuvres majeures et prône leur reconnaissance à l’égal des hommes, tout en interrogeant plus largement, sur la question du droit des femmes, de la lutte pour les égalités de genre et la défense de la liberté d’accès à la création pour toutes et tous.

Outre la mise à l’honneur du travail des femmes dans la création artistique des XXe et XXIe siècles au travers de nombreuses techniques : sculptures, tableaux, photographies, céramiques, installations et vidéo, des créations originales d’artistes du monde entier seront présentées : Laure Garcin, Louise Nevelson, Germaine Richier, Maria Helena Vieiria da Silva, Geneviève Asse, Niki de Saint Phalle, Fatima Haddad dit Baya, Atsuko Tanaka, Judith Bartolani, Ghada Amer et Marie Bovo.

Les œuvres présentées proviennent des riches collections des Musées de Marseille et du Fonds Communal d’Art Contemporain. A travers elles se dessinent l’histoire d’une personnalité artistique singulière et celle de son époque. Elles mettent simultanément en lumière la question du féminisme, les coopérations entre créatrices, la place accordée au corps et à sa représentation.

En 1791, Olympe de Gouges rédigeait la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne avec l’intention de faire reconnaître l’égalité entre les femmes et les hommes.

Quelles que soient leurs créations et inventions, force est de constater que par effet miroir, la société ne peut plus refuser leur juste place aux femmes et aux créatrices.

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