EMMANUELLE PERDRIX FACE AUX DÉFIS DE LA FILIÈRE DES PLASTIQUES ET ÉLASTOMÈRES

Lorsque la chance a voulu qu’on ait été amené à débuter son métier de journaliste pour une revue baptisée « L’Officiel des plastiques et du caoutchouc », la nomination d’Emmanuelle Perdrix, déjà présidente de l’Union des transformateurs de polymères (Polyivia) mais aussi présidente de Groupe Hyléance, au poste d’ambassadrice du salon France Innovation Plasturgie (FIP), qui se tiendra du 4 au 7 juin 2024 à Lyon, réveille d’excellents souvenirs.

Car dans les années 70, ce secteur industriel en pleine expansion, allait subir un sérieux revers, sur fond du premier choc pétrolier aux conséquences récurrentes !
Toutefois, bien que cette crise ait entraîné dans la foulée des fermetures d’entreprises et provoqué des pertes d’emplois chez nombre d’acteurs au sein de la filière, la dynamique insufflée par la conception et fabrication de produits performants et répondant à de réels attentes et besoins, n’allait pas remettre en question la présence des plastiques et élastomères dans nombre de secteurs d’activité.

Qu’il s’agisse de l’automobile, de la médecine via la fabrication de seringues ou d’appareillage médical, d’appareils électroménagers, d’informatique, d’emballages, ou encore de la construction (BTP), aucun de ces secteurs d’activité n’a pu et ne peut encore aujourd’hui être privé des matières premières polymères nécessaires à leur production.

Mais à l’époque du boom révolutionnaire des plastiques et des élastomères, en plein XXe siècle, il est vrai que protection de l’environnement et changement climatique, ne figuraient pas encore, en dépit de premiers balbutiements, au rang de préoccupation mondiale. Autrement dit, rien ne semblait pouvoir freiner le recours aux matières plastiques et élastomères symboles de progrès, dans tous les domaines.

Et c’est là que la présence et le rôle joué par Emmanuelle Perdrix, présente un double intérêt.

Notamment lorsqu’elle souligne dans un article paru en 2023 dans les Echos : « La principale contribution à la transition écologique de la filière plasturgie et composites, sera le développement de l’incorporation dans les produits de matières premières recyclées. »

Il est vrai que la filière plasturgie et composites que représente l’Union des transformateurs de polymères appelée Polyivia, compte aujourd’hui 3500 entreprises qui fédèrent 126 000 salariés présents partout en France.

Et lorsqu’on cherche à en savoir plus, cette organisation professionnelle n’hésitent pas à avancer des arguments d’un secteur qui à cœur de porter de nouvelles ambitions, sachant que les professionnels du secteur sont convaincus
du caractère durable de la filière, vectrice d’emplois dans les régions, et alignée avec les enjeux sociaux et environnementaux de notre époque, appelée à développer les intérêts des industries de nos territoires.

De plus en plus d’entreprises de la filière plasturgie & composites internationalisent leur activité afin d’exporter leur production partout dans le monde. La France est le 8ème exportateur mondial et le 3ème en Europe derrière l’Allemagne et l’Italie.
Dans une récente interview, Emmanuelle Perdrix mettait l’accent sur deux choses selon elle essentielles.

La première partait d’un constat : « faute d’investissements suffisants dans leurs unités de production depuis environ deux décennies, l’Europe se retrouve en situation de dépendance, condamnée à des importations continues. »
Dénonçant une vulnérabilité de l’Europe qui a éclaté au grand jour, dans un contexte où se sont agrégées plusieurs contraintes très dommageables, elle soulignait que le marché domestique chinois, de plus en plus consommateur en plastiques, préempte une bonne partie des volumes, quitte à les payer plus cher, ce qui provoque une crise de l’offre dont la France et ses voisins européens pâtissent.

Il n’en demeure pas moins vrai que les matières plastiques, composites et élastomères, tirées de la pétrochimie, sont désormais à juste titre accusés d’être pour beaucoup dans le désordre écologique qui prévaut sur terre comme dans les océans, partout dans le monde.

Emmanuelle Perdrix a pleinement conscience qu’il lui revient, avec le concours des professionnels, d’apporter sa vision de la filière, de se faire le relais des messages et thématiques portés par le salon et la profession (décarbonation, économie circulaire, réemploi, relocalisation…) et de participer aux rencontres institutionnelles organisées avec les pouvoirs publics .

Le président de la République qui sera ce soir face aux journalistes pour préciser ses projets et actions politiques à venir, lui a déjà d’une certaine façon envoyé un message, le 16 avril 2023, dans un post sur les réseaux sociaux, en déclarant que c’est bien « par l’économie circulaire, par 100 % de plastique recyclable et recyclé, par l’innovation et la recherche d’alternatives » que nous pourrons véritablement changer la donne.

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