UNE HISTOIRE DE COSMÉTIQUES SANS MAQUILLAGE VENUE DE RUSSIE

Bien que le visage de la Russie peine à séduire depuis mars 2022 en raison de la guerre menée par ce pays en Ukraine, un article publié dans la dernière édition de Russia Beyond ayant trait à un important tournant de la mode féminine russe, en d’autres temps, nous a semblé digne d’intérêt.

Car, un grand homme mesurant 2,03 mètres, tsar de Russie en 1682, devenu empereur de toutes les Russies en 1721, n’a pas seulement marqué par sa personnalité et son œuvre, plus que tout autre souverain, l’histoire de son pays.

Pierre Le Grand, s’est en effet entre autres employé à mettre les femmes russes soucieuses de leur paraître au diapason de la mode européenne, mais aussi à l’abri de bien des dangers de produits cosmétiques.

Des témoignages historiques soulignent que Pierre 1er n’appréciait guère les traditions de la Russie ancienne, y compris les nobles dames pommadées comme des poupées, et dont les mouvements étaient entravés par leurs longues robes.
Grand fan de coquettes dames européennes en robes à décolleté, il n’en fallu pas plus plus pour qu’il inscrive de telles toilettes dans le cadre de ses réformes, mais aussi dissuade les femmes d’utiliser des produits de beauté particulièrement toxiques voire mortels.

Côté vestimentaire, sans faire référence à l’abaya, cette longue robe dont le port est désormais interdit dans les établissements scolaires français, les tenues féminines restaient à l’époque en Russie strictement traditionnelles et très similaires à celles des hommes : multiples couches, robes jusqu’au sol, manteaux (chouba) avec de la fourrure à l’intérieur et des ourlets de fourrure aux poignets et sur le col.
Autrement dit, les femmes ne se distinguaient clairement des hommes que par leur épais maquillage outrancier.

Outre une réforme de la mode vestimentaire féminine visant à se rapprocher de standards plus européens, allemand en l’occurence, il fût notamment demandé aux femmes russes de ne plus utiliser du fard à base de plomb.

Si le rouge à joues et les autres produits de beauté étaient si grossiers et brillants, c’est parce qu’ils étaient préparés avec des produits chimiques particulièrement nocifs.

À base de mercure, une substance neurotoxique très puissante, l’inhalation régulière de ses vapeurs provoquait une diminution des fonctions psychiques. Il est vrai que les belles dames russes utilisaient non seulement du cinabre et du chlorure de mercure, mais aussi directement du mercure pour… se blanchir les dents.

Dans leur quête de beauté, les femmes russes allaient jusqu’à manger de « l’arsenic blanc » – de l’anhydride d’arsenic. Cette substance agissait comme une drogue, augmentant l’appétit et améliorant l’humeur et l’efficacité, ce qui donnait aux yeux une lueur inhabituelle. Mais en s’accumulant dans l’organisme, l’arsenic tuait à petit feu.
De l’arsenic, du plomb et du mercure ont d’ailleurs été trouvés en grandes quantités dans le corps des tsarines russes du XVIe siècle – par exemple, dans la dépouille des épouses d’Ivan le Terrible.

Par ailleurs, de la peinture à base de suie mélangée à de l’alcool était instillée dans les yeux.

Si le fard à joues et la poudre n’ont pas disparu, ils ont été par la suite fabriqués selon des recettes européennes sans plomb, ni mercure.

Au milieu du XVIIIe siècle, le fard blanc a été remplacé par la mode pour le teint naturel, entretenu à l’aide de remèdes à base de plantes médicinales.
Au début du XIXe siècle, le maquillage criard a donc cédé place à un « look » naturel, avec peu de poudre redevenue à la mode, les fards à base de produits naturels étant considérés comme le nec plus ultra.

En dépit des indéniables progrès accomplis en matière de cosmétiques et des normes en vigueur en termes de santé publique, ce petit rappel historique venu de Russie, conduit à vous mettre en garde lorsque vous avez à choisir vos produits de beauté dont la liste est abyssale.
En demeurant attentives à leur composition et provenance, vous aurez une pensée pour Pierre Le Grand.

À moins que vous ne vouliez recourir à cet ancien remède russe le plus célèbre pour la fraîcheur du visage et de la peau, utilisé par toutes les femmes – des paysannes aux tsarines -, consistant à se frotter avec de la neige ou de la glace.

Et pour afficher une parfaite blancheur qui succédera au bronzage estival, il vous sera toujours possible de laver la peau de votre visage avec du lait frais, de l’eau salée servant à conserver les concombres et de la décoction de bleuet, ou encore utiliser des produits à base de graisse de loup, des pommades à base de blanc d’œuf et des huiles d’épi de blé.

Quoi qu’il en soit, si cette histoire sans maquillage vous a plu et que vous cherchez un beau miroir pour en savoir plus, il vous suffit de cliquer sur ce lien Russia Beyond
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