UN MESSAGE PERSAN POUR VOS OREILLES OCCIDENTALES

Au lendemain d’un week-end orageux qui a conduit les plus beaux navires du monde rassemblés pour l’Armada 2023 à essuyer une tempête en quittant le port de Rouen avant de regagner la mer, Women eLife a trouvé aujourd’hui un rayon de soleil à vous faire partager.

Ce dernier qui se présente sous la forme d’un message persan bienvenu, émane d’un éminent religieux sunnite qui a appelé, le 16 juin, à l’amélioration et au respect des droits des femmes en Iran et des adeptes baha’is.

Le bahaïsme est la dernière née des religions en Iran. Depuis sa naissance, au milieu du XIX e siècle, ses adeptes sont persécutés et non reconnus par les pouvoirs perse puis iranien. Les bahaïs forment la plus grande minorité non musulmane de l’Iran. Ils rassemblent plusieurs centaines de milliers de personnes

C’est à Zahedan, dans la province du Sistan et du Baloutchistan, au sud-est de l’Iran, que l’éminent imam musulman Abdolhamid Ismaeelzahi a salué le « rôle historique important » des femmes iraniennes, les qualifiant de « héroïnes aux nombreuses réalisations » dont les chefs de gouvernement devraient tenir compte.

Il a souligné que les femmes iraniennes ont été « les héroïnes de nombreuses réalisations ».

Connu depuis longtemps pour son soutien vocal au président ultraconservateur iranien, Ebrahim Raisi, les sermons d’Ismaeelzahi ont pris un ton de plus en plus anti-establishment depuis que des manifestations à l’échelle nationale ont secoué le pays après la mort en septembre 2022 en détention de Mahsa Amini, cette jeune Kurde iranienne qui avait été arrêtée pour avoir, selon la polices moeurs, violé le code vestimentaire strict de l’Iran pour les femmes.

« Vous désirez réprimer les protestations des femmes, mais tant que ces femmes n’obtiendront pas leur statut légitime, ni moi ni vous ne pourrons faire taire leurs voix », a déclaré Ismaeelzahi.

« S’engager dans des débats sans aborder les problèmes sous-jacents est futile », a-t-il ajouté. « A moins que vous ne libériez les femmes des prisons, libériez les prisonniers politiques et accordiez aux femmes le respect qu’elles méritent à juste titre, cela n’a plus de sens. »

Les manifestants sont descendus dans les rues après la prière, scandant des slogans contre la République islamique malgré le renforcement des mesures de sécurité dans la région.

Le religieux au franc-parler a également exprimé son opposition aux mauvais traitements infligés par l’État aux pratiquants de la foi baha’ie, affirmant que « ces personnes n’adhèrent peut-être pas à l’islam, mais ce sont des êtres humains, des citoyens et des Iraniens, et leurs droits doivent être respectés ».

Bien que la République islamique reconnaisse les confessions minoritaires non musulmanes, notamment le christianisme, le judaïsme et le zoroastrisme, elle n’accorde pas la même reconnaissance au baha’isme.

Quoi qu’il en soit, les propos Abdolhamid Ismaeelzahi se doivent d’être repris par le seul magazine féminin indépendant ouvert sur le monde qui a déclaré aux représentants du régime en place en Iran : « Vous désirez réprimer les protestations des femmes, mais tant que ces femmes n’obtiendront pas leur statut légitime, ni moi ni vous ne pourrons faire taire leurs voix ».

Il n’est guère surprenant que le bureau d’Ismaeelzahi ait annoncé mercredi dernier que les services de renseignement iraniens avaient récemment interdit à ce dernier de voyager à l’extérieur du pays alors qu’il prévoyait un pèlerinage du Hajj en Arabie saoudite.

Pourtant, le slogan « Femme, Vie, Liberté », porte un vrai message de paix et d’épanouissement de la société iranienne tournée vers l’avenir que le monde entier entend et se doit d’être respecté.
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