EVA KAILI PRISE LA MAIN DANS LE SAC

Women eLife qui cherche toujours à promouvoir les idées, projets et actions de femmes dans de multiples domaines, à l’échelle nationale et internationale, ne peut éluder le couac qui provoque un profond malaise au sein du Parlement européen.

Car en dépit de son sourire charmeur, Eva Kaili, vice-présidente grecque du Parlement européen, n’a pas échappé à une enquête menée, depuis deux ans, par les inspecteurs de la police fédérale belge sur des soupçons de corruption en lien avec le Qatar au sein de cette institution de l’Union européenne (UE)

Alors que trois autres personnes ont été inculpées et écrouées dimanche 11 décembre en Belgique, Eva Kaili a été interpellée par la police belge, alors qu’elle était en possession de « sacs de billets » vendredi soir.

La vice-présidente du Parlement européen n’a pas pu bénéficier de son immunité parlementaire, l’infraction qui lui est reprochée ayant été constatée « en flagrant délit »

Écrouée par un juge d’instruction bruxellois pour « appartenance à une organisation criminelle, blanchiment d’argent et corruption », l’affaire tombe mal en pleine Coupe du Monde de football au Qatar.

Après la défaite de l’Angleterre face à la France en quart de finale du Mondial de football, c’est le genre d’affaire susceptible de justifier que l’équipe « Brexit » sorte un carton rouge !

Eva Kaili avait déjà surpris lorsqu’elle s’était rendue début novembre dans ce pays du golfe Persique où elle avait salué en présence du ministre qatari du travail les réformes de l’émirat dans ce secteur.

Le 22 novembre à la tribune du Parlement européen, Mme Kaili avait été jusqu’à affirmer : « Le Qatar est un chef de file en matière de droits du travail  »
Des propos qui n’avaient pas manqué de susciter des remous dans les rangs de la gauche et des libéraux.

Compte tenu de la situation, la présidente du Parlement européen, la Maltaise Roberta Metsola, a d’ailleurs convoqué ce lundi à Strasbourg, une réunion des présidents de groupes pour évoquer l’enquête judiciaire belge qui fait désordre.

L’émoi est compréhensif, un communiqué du parquet soulignant à travers cette affaire entraine la suspicion » de versement d’importantes sommes d’argent ou d’offre de cadeaux significatifs à des tiers ayant une position politique et/ou stratégique permettant, au sein du Parlement européen, d’influencer les décisions ». De plus, certains estiment qu’il ne s’agit pas d’un incident isolé.

Cette affaire de corruption, qui vise une figure de la sociale démocratie au Parlement européen, a logiquement provoqué un tsunami politique à Bruxelles et suscité des appels d’élus et d’ONG pour une meilleure éthique et transparence au sein de cette institution européenne. Une situation d’autant plus délicate que le Parlement européen se veut le champion des règles éthiques.

Mais une autre chose interpelle concernant Eva Kaili. Alors qu’elle n’était encore que députée démocrate socialiste grecque et présidente du comité de députés européens spécialisé dans les thématiques liées aux sciences et technologies (STOA), elle avait demandé en 2018 le vote d’une « réglementation ouverte d’esprit, progressive et axée sur l’innovation ». D’où le vote par la commission de l’industrie d’une résolution sur la technologie de la chaîne de blocs ou blockchain

Or une blockchain, ou chaîne de blocs, est une technologie de stockage et de transmission d’informations sans autorité centrale. Couplée à une monnaie numérique d’État, la technologie blockchain est perçue comme une menace pour la démocratie.

Une blockchain publique est une chaîne à laquelle tout le monde peut se joindre et participer, comme avec le Bitcoin. Cependant, il y a des inconvénients à ces réseaux publics, comme la puissance de calcul nécessaire, le peu ou l’absence de confidentialité des transactions et la faible sécurité.

Quoi qu’il en soit, les sacs que transportait Eva Kaili lorsqu’elle a été interpellée, tout comme les fonds qui ont été saisis lors de perquisitions dans 16 propriétés à Bruxelles, ne sont pas des cryptomonnaies, mais 600 000 € en espèces.
En attendant les résultats de l’enquête, démonstration pourrait être apportée qu’il ne faut jamais se fier aux apparences !

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