SPÉCIALISTE D’ ALZHEIMER ANTONELLA SANTUCCIONE : UN CERVEAU AU SERVICE DES FEMMES

Sachant que le cerveau est un organe essentiel, il n’est pas surprenant que cette femme médecin spécialisée en pathologie clinique, en neurosciences et en troubles psychiatriques, se soit vue décerner, jeudi dernier à Zurich, le prix Veuve Clicquot.

Cofondatrice et directrice générale du Women’s Brain Project, cette femme médecin d’origine italienne, également spécialiste d’alzheimer, est à la tête d’une équipe qui s’attache à étudier les spécificités féminines dans les maladies du cerveau.
Autant dire que ses travaux de recherche méritent d’être récompensés pour plusieurs raisons.

Alors qu’aujourd’hui en France, plus de 900 000 personnes souffrent de la maladie d’Alzheimer, 60% sont des femmes.
Et partout dans le monde, la même tendance est observée.

Déjà autrice de plusieurs publications scientifiques, parmi lesquels « Sex and Gender Differences in Alzheimer’s disease » et « Una Bambina Senza Testa » qui deviendra une série télévisée, ce n’est pas la première fois que le Dr Antonella Santuccione Chadha retient l’attention et se trouve primée.

Depuis 2018, elle figure parmi les 100 meilleures femmes d’affaires en Suisse et en 2019, elle a été élue femme de l’année en Suisse par le magazine « Women in Business ».

En 2020, elle a reçu le World Sustainability Award pour son implication dans l’avancement de la médecine de précision. Elle a également reçu le prix « Premio Medicina Italia » pour sa contribution à la gestion de la pandémie de COVID 19.

En 2021, elle a été reconnue parmi les « Femmes pour l’innovation » par l’Université de Bâle et a reçu le prix de l’Ambassade d’Italie pour sa contribution à la coopération entre la Suisse et l’Italie.

Vice-présidente d’Euresearch, Antonella Santuccione Chadha intervient entre autres en qualité de conseillère scientifique pour plusieurs start-up et institutions scientifiques.

Découverte en 1906 par Aloïs Alzheimer, l’affection éponyme entraîne une disparition progressive des neurones dans les régions du cerveau qui gèrent certaines capacités, comme la mémoire, le langage, le raisonnement ou encore l’attention.

Or force est de constater que les hommes et les femmes ne sont pas égaux en ce qui concerne les risques de contraction de cette maladie : fréquence, gravité, symptomatologie, parcours de diagnostic et même réponse aux traitements.

Comme le souligne le docteur Santuccione Chadha: » Notre mission est d’identifier clairement ces différences et de les exploiter pour des solutions adaptées au sexe et au genre, ainsi que d’apporter de la précision aux nouvelles technologies, pratiques cliniques et politiques pour les maladies cérébrales et mentales ».

C’est d’ailleurs ce qui rend incontournable le Women’s Brain Project (WBP). Cette organisation internationale à but non lucratif basée en Suisse exploite le génie d’une équipe mondiale de scientifiques.
Issus de diverses disciplines, ces experts travaillent avec les patients et les soignants pour la mise en œuvre du sexe et du genre dans la médecine de précision, de la science fondamentale aux nouvelles technologies.

Si la maladie d’Alzheimer apparaît plus souvent avec l’avancée en âge des individus, elle n’est pas pour autant une conséquence normale du vieillissement.
Généralement, la maladie d’Alzheimer apparaît en corrélation avec plusieurs facteurs de risque.

À ce titre, Antonella Santuccione Chadha explique comment l’intelligence artificielle (IA) aide les chercheurs à mieux comprendre les biais dans les ensembles de données, les applications pratiques de la prise de conscience des différences de sexe et de genre, et leurs efforts pour aider les décideurs politiques, les universités et l’industrie pharmaceutique.

Bien que les principales causes identifiées de la maladie d’Alzheimer, soient identifiées (sédentarité, maladies cardio-vasculaires, solitude), une étude internationale précise que chez les femmes, la dépression à la chute du taux d’œstrogènes après la ménopause et les complications liées à la grossesse expliquent le déclenchement de cette maladie qui évolue en plusieurs stades.

Grâce aux importants travaux de recherche qui sont menés à l’initiative d’une spécialiste de la maladie d’Alzheimer, les mystères qui entourent cette prévalence chez les femmes seront très certainement élucidés et les solutions destinées à améliorer le traitement des patients, hommes et femmes, apportées.
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