LE DROIT À l’AVORTEMENT MENACÉ DE DISPARITION AUX ÉTATS-UNIS

Comment comprendre en ce début de XXIe siècle qu’un grand pays comme les États-Unis qui affiche d’entrée de jeu la statue de la liberté, puisse revenir sur un droit fondamental des femmes ?

En cause, les révélations faites par Politico au sujet d’un document émanant de la Cour suprême des États-Unis qui viserait l’annulation de la jurisprudence baptisée « Roe versus Wade » et conduirait à revenir 50 ans en arrière lorsque chaque État était libre d’interdire ou d’autoriser l’avortement.

A 189 jours des élections législatives de mi-mandat, les « midterms », cette éventuelle décision de la Cour aurait un effet destroy.

Bien que le président américain Joe Biden ait clairement indiqué mardi qu’il mènerait la bataille pour le droit à l’avortement, ce projet a de quoi surprendre et justifie pleinement les vives réactions de colère auxquelles il est possible d’assister.
Selon un sondage, seuls 28 % des Américains souhaitent l’annulation de Roe v Wade.

Si cette loi devait être votée par la Cour suprême, pas moins de 100 millions de femmes américaines se trouveraient frappées de l’interdiction de disposer librement de leur corps.

Les tensions créées par une telle remise en question du droit des femmes donnent actuellement lieu à des manifestations pro et anti-avortement. Ces dernières témoignent d’un clivage très marqué sur le plan idéologique et culturel au sein de la société américaine.

Un différend entre Progressistes et Républicains, qui reste sur un terrain très politique, chaque camp défendant ce qu’il estime être juste. Le fin mot entre Démocrates et Républicains pourrait se trouver au Sénat, sous réserve.

Selon un groupe de recherche favorable à l’avortement, si la Cour venait à se prononcer pour une annulation du droit à l’avortement, autrement dit l’arrêt Roe v. Wade de 1973, il est quasi certain que l’avortement serait interdit dans pas moins de 26 États américains.

Or parmi ces derniers, force est de constater que nombre d’entre eux ont d’ores et déjà multiplié les lois restrictives, forçant de nombreuses cliniques à mettre la clé sous la porte et contraignant des Américaines désireuses d’avorter à devoir parcourir des milliers de milles pour être prises en charge.

Ces derniers mois, certains États comme le Texas et l’Oklahoma ont également prohibé les avortements dès six semaines de grossesse.

En revanche, l’avortement demeure très accessible dans les États progressistes des côtes, comme la Californie ou New York, qui se sont engagés à accueillir les femmes ne pouvant pas avorter dans l’État dans lequel elles résident.
Plusieurs entreprises ont, à l’instar d’Amazon, promis d’aider financièrement leurs employées qui se verraient contraintes d’effectuer un long déplacement pour avorter.

Joe Biden, président démocrate des États-Unis, a toutes raisons d’être inquiet concernant la menace qui pèse sur le droit à l’avortement dont la remise en cause par la plus haute juridiction américaine aurait « toute une série » de conséquences sur d’autres droits, qu’il s’agisse du droit à la contraception ou du mariage entre personnes du même sexe.

La statue de Liberté, sensée éclairer le monde, suit l’affaire avec la plus grande attention, tout comme Women eLife, magazine féminin français indépendant ouvert sur le monde.

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