QUAND LE FÉMINISME DÉRAILLE

Parti le 28 février 2022 à grand renfort de communiqués et d’affichages, le « train de l’égalité » féministe devant parcourir la France pendant dix jours, aurait dû rester en gare en attendant des temps meilleurs .

Cette initiative locomotive qui cherche à défendre une juste cause, se trouve en décalage total avec les signaux qui affichent les véritables préoccupations du moment en termes d’actualité, de liberté et de paix.

Force est de constater que la Fondation des Femmes qui organise l’évènement et les associations féministes de terrain qui, à l’instar du Planning, du CIDFF et de Solidarité femmes ont pris ledit train de l’égalité féministe, sont inconscients que la guerre qui a lieu en Ukraine et menace la stabilité européenne, voire l’équilibre mondial, se montrent ainsi déconnectés des réalités.

Pour aussi importante que soit l’impérieuse nécessité de parvenir à l’égalité des sexes en France comme dans bien d’autres pays, le manque de recul de d’analyse que met en évidence le lancement dudit évènement fait désordre.
Il reflète un empressement, un manque d’à propos, qu’on retrouve également dans les hautes sphères de la politique en France comme à l’étranger.

Il suffit pour s’en convaincre de s’arrêter sur la déclaration de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui demande que l’Ukraine rejoigne l’Union européenne. Le genre d’invitation qui tombe assez mal, alors que se sont tenus lundi les premiers pourparlers entre la Russie et l’Ukraine, censés illustrer une volonté conjointe de sortie de l’impasse diplomatique et géopolitique.

Même si cette adhésion à l’UE explicitement formulée par le président ukrainien lui-même doit effectivement être retenue à terme, au vu de la situation actuelle, ce n’est en l’état en aucun cas ni le moment, ni la priorité au risque de fragiliser un éventuel rapprochement des blocs et l’amorce de solutions allant dans la bonne direction.

Ce qui importe avant tout pour les Ukrainiens et Ukrainiennes, c’est d’obtenir un cessez-le-feu, que la Russie dépose les armes et que les soldats s’en retournent chez eux dans leurs casernes, sans que le Kremlin ne soit conduit à jouer du « Wagner ».

Une fois obtenu un accord de paix et le retrait de l’armée russe d’Ukraine, alors pourront s’engager des discussions à ce sujet: mais pas avant au risque de mettre de l’huile sur le feu et par voie de conséquence en péril un souhaitable apaisement des tensions entre Russie et pays occidentaux sur fond d’OTAN.

Concernant le train de l’égalité » féministe, cette action parfaitement opportune en temps normal, aurait parfaitement pu être reportée.
Ou alors aurait-il fallu profiter de l’occasion pour donner la parole à des filles et femmes ukrainiennes dont les idées, projets et actions méritent certainement d’être connus, l’Ukraine, pays de 44 millions d’habitants souhaitant s’ouvrir sur le monde.

Le train de l’égalité féministe aurait alors pris une double dimension et permis d’entrainer lors de son parcours un large public, prêt à se mobiliser à chaque étape sur tout le territoire.

Women e Life déplore le manque de clairvoyance de ces associations féministes en ces temps particulièrement troublés.
Women e Life refuse de se porter caution d’une telle erreur d’aiguillage de ce train, quitte à s’attirer les foudres de ses protagonistes.

Lancer un train pour l’égalité des sexes alors qu’à nos portes des femmes et des hommes accompagnés d’enfants sont contraints de fuir leur pays, voire perdent la vie, pendant que d’autres résistent au moyen de cocktails Molotov et armes pour leur liberté et un retour de la paix, est un contresens qui rend la légitimité du combat engagé par des mouvements féministes français caduc et même absurde.

Cette information ne fait que conforter la décision prise par la rédaction de votre magazine féminin indépendant ouvert sur monde d’abriter Women e Life au sein d’un concept plus large baptisé Human e Life.

DERNIÈRE MINUTE
Les trajets à bord de TGV et d’Intercités seront gratuits pour les réfugiés européens en France, a annoncé le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farrandou, sur Twitter. «Le drame qui frappe l’Ukraine nous touche tous. Le groupe SNCF et les cheminots sont solidaires avec les réfugiés ukrainiens», a-t-il écrit.

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