HOMMAGE À VALÉRY GISCARD D’ESTAING UN PRÉSIDENT FÉMINISTE AVANT L’HEURE

Sans vouloir déroger à ce qui devait initialement faire l’objet de cette chronique consacrée à l’écrivaine camerounaise Djaïli Amadou Amal, qui a remporté mercredi 2 décembre le 33e Goncourt des Lycéens pour son roman Les Impatientes, paru chez Emmanuelle Collas – sur lequel il nous sera donné de revenir- un évènement de dernière minute nous a semblé devoir prendre la pas, tant il a d’une certaine façon rapport aux véritables débuts du féminisme.

Il s’agit en l’occurrence du décès mercredi à l’âge de 94 ans de l’ancien président de la République Valéry Giscard d’Estaing, partisan de l’intégration européenne qui a contribué à moderniser la société française dans les années 1970.
Une époque qui contrairement à ce que l’actuelle génération peut imaginer a marqué la fin des trente glorieuses et s’est trouvé confrontée à deux crises majeures liées notamment à une flambée des prix du pétrole qui a entraîné la très brutale et très forte augmentation du chômage, notamment en France.

C’était donc déjà à l’époque une crise majeure !

Néanmoins, Women e Life se doit de souligner que VGE dont Emmanuel Macron évoquera entre autres ce soir à la télévision, l’intelligence mais aussi la politique qu’il s’est attaché à défendre, fût le tout premier chef d’Etat à nommer autant de femmes à des postes clés au sein des gouvernements qui se sont succédés au cours de ses sept années de mandat.

Démonstration d’une ouverture sur le monde, et surtout, pour la première fois dans l’histoire de France, d’une reconnaissance des compétences de femmes dont les noms méritent d’être rappelés.

Gouvernement Jacques Chirac:
Simone Veil (1927-2017), ministre de la Santé du 28 mai 1974 au 25 août 1976.
Françoise Giroud (1916-2003), secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de la Condition féminine, de juillet 1974 à août 1976.
Hélène Dorlhac (1935-), secrétaire d’État à la Condition pénitentiaire, du 8 juin 1974 au 25 août 1976.
Annie Lesur (1926-), secrétaire d’État à l’Enseignement périscolaire, du 8 juin 1974 au 12 janvier 1976.
Alice Saunier-Seité (1925-2003), secrétaire d’État aux Universités, du 12 janvier au 27 août 1976.
Christiane Scrivener (1925-), secrétaire d’État à la Consommation, du 12 janvier 1976 au 25 août 1976.

Gouvernements Raymond Barre 1, 2 et 3 :
Simone Veil (1927-2017), ministre de la Santé, du 25 août 1976 au 4 juillet 1979.
Françoise Giroud (1916-2003), secrétaire d’État à la Culture, d’août 1976 à mars 1977.
Alice Saunier-Seïté (1925-2003), secrétaire d’État aux Universités du 29 août 1976 au 29 mars 1977 puis ministre des Universités, du 29 mars 1977 au 22 mai 1981, et ministre déléguée à la Condition féminine, du 4 mars 1981 au 22 mai 1981.
Christiane Scrivener (1925-), secrétaire d’État à la Consommation, du 29 août 1976 au 31 mars 1978.
Hélène Missoffe (1927-2015), secrétaire d’État auprès du ministre de la Santé et de la Sécurité sociale en 1977.
Nicole Pasquier (1930-1999), secrétaire d’État à l’Emploi féminin, du 10 janvier 1978 au 13 mai 1981.
Monique Pelletier (1926-), secrétaire d’État auprès du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, du 3 avril au 11 septembre 1978 puis ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de la Condition féminine, du 11 septembre 1978 au 18 février 1980 et ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de la Famille et de la Condition féminine, du 18 février 1980 au 4 mars 1981.

Sachant l’intérêt que portait Valéry Giscard D’Estaing à l’Afrique, cette parenthèse ne peut que mettre en valeur la juste consécration de l’écrivaine camerounaise Djaïli Amadou Amal.

Déjà autrice de 5 romans, « Les Impatientes » prix Orange du livre en Afrique en 2019; et prix Goncourt des Lycéens cette année en France, livre les témoignages de trois femmes aux prises avec la grande affaire des femmes dans la société peule musulmane. Mais ce roman quasi autobiographique résonne également singulièrement dans une époque travaillée par les violences faites aux femmes et renforce le militantisme pour la reconnaissance de leurs droits.

Ne doutez plus à la lecture de cette chronique: la photo qui l’illustre est bien celle de Brigitte Bardot arborant un tee-shirt lors de la campagne électorale de 1974.

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