AU BONHEUR DES DAMES… MINISTRES

A l’instar de leurs homologues masculins, les femmes ministres prendront toutes le nouveau chemin.
En attendant la nomination, vraisemblablement en fin de semaine, des secrétaires d’Etat, deux choses relatives à la composition du gouvernement Castex méritent notamment d’être soulignées.
Avec 17 femmes et 15 hommes nommés ministres, la parité est non seulement respectée, mais confirmée par une représentativité en constante progression.

Après avoir évoqué hier la nomination de Barbara Pompili à la tête du ministère de la Transition écologique qui perd au passage le mot solidarités, on assiste à un rajeunissement de l’âge moyen des ministres, ce dernier étant désormais de 50 ans.

Certes, Roselyne Bachelot qui fût ministre de l’Écologie sous Jacques Chirac, puis ministre de la Santé sous Nicolas Sarkozy, et jurait il y a peu qu’on ne l’y reprendrait plus, devient ministre de la Culture. Son objectif : “mettre la culture au coeur du plan de reconstruction de notre pays”. Cette admiratrice d’opéras qui ne fait pas son âge (74 ans) s’est il est vrai montrée particulièrement en forme lors de son intervention devant la Commission d’enquête COVID-19.
De quoi justifier la diffusion d’une séquence vidéo, parfaite illustration d’une forte personnalité sachant parler vrai avec humour.
Une intervention qui a sans aucun doute séduit Jean Castex mais aussi le seigneur du château.

Dans un premier temps, arrêtons-nous sur quelques-unes des femmes restées ou ayant été nommées à la tête d’un ministère au sein de ce gouvernement.

Élisabeth Moreno devient ministre déléguée en charge de l’Égalité entre les Femmes et les Hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, tout en étant rattachée à Matignon. Directrice commerciale Europe du fabricant d’ordinateur «Lenovo» entre 2012 et 2019, la Franco-Capverdienne a ensuite occupé le poste de vice-présidente de Hewlett-Packard Afrique. Une  femme  qui a  su  relever de  très nombreux  défis, et saura  sans nul doute s’atteler avec  conviction et détermination aux  nouvelles missions qui lui sont confiées.

Elle succède ainsi à Marlène Schiappa qui a su faire ses preuves et est nommée ministre de la citoyenneté.

Brigitte Klinkert devient ministre déléguée chargée de l’Insertion auprès du ministre du Travail et de l’Emploi. Vice-présidente du Haut-Rhin entre 1998 et 2017, elle a ensuite pris la tête du département. Elle est également la suppléante du député Éric Straumann.

Nadia Hai devient ministre déléguée chargée de la Ville. Après une carrière à la banque HSBC puis chez Barclays, elle a été élue dans les Yvelines en 2017, sous l’étiquette LREM. Députée de Trappes, où elle a succédé à Benoît Hamon, elle a ensuite rejoint la commission des Finances de l’Assemblée.

Brigitte Bourguignon est nommée ministre déléguée auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, en charge de l’Autonomie. La députée du Pas-de-Calais depuis 2012, d’abord élue sous l’étiquette PS, a été réélue en 2017 sous la bannière LREM. À l’Assemblée, elle présidait la commission des Affaires sociales.

Elisabeth Borne est nommée ministre du travail, de l’emploi et de l’insertion, en remplacement de Muriel Pénicaud qui quitte le gouvernement. Elle hérite entre autres de deux dossiers brûlants, qu’il s’agisse des conséquences délétères de la récession entraînée par la pandémie de Coronavirus ou encore de la réforme des retraites, suspendue lors de la crise sanitaire que l’exécutif vient de relancer, avec l’intention d’aller vite.

Florence Parly pressentie pour devenir à 57 ans Première ministre reste ministre des armées pour bons et loyaux services. Enarque, son parcours sans faute permet de rappeler que cette femme fût
administratrice civile à la direction du Budget puis conseillère dans différents cabinets ministériels, avant d’intégrer en 1997 le cabinet du Premier ministre, Lionel Jospin puis de devenir secrétaire d’État au Budget de 2000 à 2002.
Sa carrière à Air France, où elle est notamment directrice générale adjointe de 2008 à 2014, avant d’intégrer la direction de la SNCF, d’abord comme directrice générale à la stratégie et aux finances du groupe public ferroviaire, avant de devenir en 2016 directrice générale de la branche SNCF Voyageurs, confirme ses qualités unanimement reconnues.

Après avoir été depuis 2018, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, Agnès Pannier-Rumacher qui fait partie des quadras du gouvernement Castex devient ministre déléguée à l’Industrie. Autrement dit, c’est un poids lourd de l’économie française qu’elle va devoir conduire vers de meilleures destinées sur fond d’ambition de relocalisation d’activités qui nous ont échappé et font cruellement défaut en France. Industrie pharmaceutique et high-tech ne sont pas les seules concernées. Women e Life n’avait pas caché sa surprise lorsqu’en pleine période de confinement et d’arrêt de nombre d’entreprises, Agnès Pannier-Rumacher conseillait aux Français d’investir en Bourse promise selon elle à un formidable rebond. Or au lendemain de cette annonce, le CAC 40 dévissait de plus de 5% en une séance avant de frôler le krach les semaines suivantes.

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