Vouloir amorcer le virage du déconfinement pour engager à compter du 11 mai une sortie en bon ordre de la longue et éprouvante route COVID-19, n’est pas une mince affaire !
Autant dire que la mission que va devoir remplir aujourd’hui devant l’Assemblée nationale le chef du gouvernement, en précisant les modalités d’un retour progressif à une activité normale dans de nombreux domaines, se devra de bénéficier d’un certain crédit auprès d’une opinion publique qui témoigne pour l’heure d’incrédulité et de lassitude.
Une réalité que confirme l’enquête réalisée du 27 mars au 18 avril par l’Insee, qui souligne l’effondrement de la confiance des ménages en France en avril.
Car le pessimisme dont font preuve ces derniers touche à la fois l’évolution du contexte économique global, mais aussi leur situation financière personnelle et les craintes concernant l’évolution du chômage qui atteignent un niveau inégalé depuis juillet 2015, au moment du pic enregistré en France.
Dans ce contexte de crise sanitaire doublée d’une crise économique, la proportion de ménages jugeant opportun d’effectuer des achats importants chute lourdement et atteint son plus bas niveau depuis la création de l’enquête.
En revanche, les Français se montrent légèrement plus confiants sur leur capacité d’épargne actuelle mais légèrement plus pessimistes sur leur capacité d’épargne future.
Comme le précise l’Insee, l’inversion de l’arbitrage entre épargne et consommation – traditionnel moteur de la croissance de l’économie française – nécessitera dans les prochains mois que les Français soient moins attentistes.
Tout passera donc par l’annonce d’informations et mesures susceptibles de redonner confiance aux ménages à l’égard de la situation économique et sociale sur fond d’alerte sanitaire inédite.
Edouard Philippe devra aujourd’hui, dans la mesure du possible, rassurer les Français et fixer une feuille de route claire qui redonne espoir à toutes et tous, tout en se prémunissant des risques que ferait courir à la société fragilisée une nouvelle alerte sanitaire dont les conséquences s’avèrent particulièrement délétères à l’échelle nationale comme internationale.
On comprend donc que le Premier ministre soit attendu au tournant, en ce 28 avril, à partir de 15H.
