CONFINEE UNE DANSEUSE ETOILE NE LÂCHE JAMAIS LA BARRE

Souplesse, grâce, élégance, mais aussi besoin de liberté de mouvement vous permettront, sans nul doute, d’esquisser un pas de deux au sortir de la lecture de cette chronique épistolaire agrémentée d’une séquence vidéo.

D’où l’intérêt du témoignage apporté hier dans New York Times par Megan Fairchild, une danseuse étoile du New York City Ballet.

Face aux contraintes que fait peser la pandémie de coronavirus aux Etats-Unis comme dans la plupart des pays du globe, cette danseuse talentueuse et reconnue qui a trouvé refuge chez ses parents dans sa maison d’enfance en Utah, ne lâche  pas la barre.

Accompagnée de son son mari et de son bébé de 17 mois, et pleinement consciente des nouvelles règles de vie qu’impose à toutes et tous le confinement, Megan apporte la démonstration qu’en dépit de la privation d’accès aux studios habituels avec leurs sols spéciaux, miroirs et barres de ballet, il demeure néanmoins possible de poursuivre chez soi exercices, répétitions et cours de danse.

Certes, la pratique et l’enseignement à distance de cette discipline artistique , ne sont pas aussi évidents que peut l’être le télétravail qui permet de passer d’un bureau à un ordinateur portable à domicile.

Toutefois, Megan explique en quoi la plateforme Zoom lui permet de communier avec l’ensemble de ses élèves pour des cours de danse, et de réaliser des séances d’entraînement destinées à maintenir au mieux la forme physique requise.

Le changement radical d’ambiance ne semble pas fait pour perturber outre mesure cette danseuse étoile.

Elle sait néanmoins pertinemment à quel point la vie normale des danseurs de ballet, signifie danser et transpirer très près les uns des autres jusqu’à 12 heures par jour, six jours par semaine.
Il est vrai, qu’en règle générale, les cours du matin au New York City Ballet sont aussi bondés que la station de métro 42nd Street après que deux trains soient passés sans s’arrêter.
De plus, pour les danseurs la distanciation physique n’existe pas, un écart de six pieds (182.82 cm) demeurant extrêmement rare.

Toujours est-il que dans son refuge en Utah, Megan Fairchild parvient à utiliser au mieux l’espace dont elle dispose, même si elle reconnaît que le plancher de bois franc du salon n’est pas excellent pour le travail des pointes, sauf à se tenir sur un tapis de yoga.
Toutefois, elle sait pouvoir exécuter un cours de ballet semi-complet.
Pour se faire, elle tient le meuble du salon qui fait office de barre d’appui et travaille sa technique comme d’habitude.

Tout réside dans l’organisation de l’espace à vivre. La salle à manger est ainsi aménagée afin d’offrir d’un côté un espace de travail à son mari, pendant qu’elle assure les cours de ballet sur YouTube et les interviews avec son ordinateur à l’autre bout.
En dehors des exercices et cours de danse proprement dits via Zoom, Megan Fairchild poursuit également ses études pour un MBA à l’Université de New York.

Comme elle se doit de le reconnaître:  » Avec un bébé, nous sommes tenus à certains horaires: mon mari a la priorité de travailler en semaine, et je fais la plupart de mon travail le week-end, ou quand ma fille fait la sieste ».

Gérer cette nouvelle routine avec un tout-petit relève du jonglage, et nécessite une équitable répartition des tâches  entre les quatre adultes présents au sein du foyer.

Après une semaine de distanciation sociale, Megan explique avoir réalisé sa première tentative en tant que professeur de ballet sur Zoom.
Les étudiants résidant sur la côte Est, étaient dans leur cuisine ou chambre à coucher, accrochés à une chaise ou une commode.

Avec le concours d’un pianiste, malgré toute la distance entre le professeur et ses élèves,  tout s’est très bien passé. Et Megan  se réjouit d’avoir vu 12 filles sur son écran, gardant le tempo avec la musique et prenant acte des corrections à apporter.

Toutefois, comme un incident en cours de répétition à distance est toujours possible, Megan Fairchild relate cette anecdote d’une élève ayant dû interrompre une séance en live pour avoir marché sur un cactus dans sa chambre.

Avant de  vous quitter  sur la pointe des pieds, c’est un extrait vidéo du ballet donné à l’occasion de Russian Seasons, au NetworkCityBallet, sur une chorégraphie d’Alexei Ratmansky, dans lequel Megan Fairchild témoigne de son talent de danseuse étoile que nous vous invitons à regarder.

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