L’AVERSION AU RISQUE DES PLACES BOURSIERES

N’allez surtout pas croire que le plongeon actuel des indices boursiers à l’échelle mondiale s’explique en raison de l’inquiétude manifestée par les investisseurs en termes en santé humaine.
En réalité, les craintes liées à la propagation du coronavirus chinois sont bassement matérielles.
De risques patents sur le business il est uniquement question.

Les valeurs liées au tourisme, loisirs, transports, mais surtout au secteur du luxe, dont rien ne laissait jusqu’ici augurer une dépréciation notable, se trouvent à l’instar de LVMH, Kering et Hermès dans l’œil du cyclone cornavirus, les pertes allant en cet instant de 3,5% à 4,5%.

Faut-il voir dans cette chute des valeurs boursières, une façon de calmer les ardeurs du marché qui a enregistré de spectaculaires performances, le CAC40 étant parvenu à dépasser le seuil des 6.000 points ?

L’effet contagion de la morosité ambiante est palpable. A Francfort, le DAX reculait de 1,7%, le FTSE-100 londonien chutait de 2,1% et l’Euro Stoxx 50 affichait une baisse de 1,7%. Quant à l’indice Nikkei à la Bourse de Tokyo, il dévissait de plus de 2%.

Inutile de se voiler la face : ce mouvement de repli repose exclusivement sur les craintes d’impact économique de la crise sanitaire en Chine et sur les effets collatéraux qu’elle risque d’avoir pour l’économie mondiale qui confirmait être en phase de rebond en ce début de premier trimestre.

En dépit de l’importance qu’il convient d’accorder au déclenchement de toute épidémie virale mortelle menaçant de s’étendre sur d’autres continents – la mondialisation des échanges étant désormais la colonne vertébrale de l’économie à l’échelle planétaire – on est en droit de s’interroger sur l’extrême fébrilité des places financières.

Dimanche, les hauts responsables sanitaires chinois et le président Xi Jiping lui même ont tenu à souligner que d’importantes mesures étaient mises en place pour circonscrire au mieux la propagation dudit virus bien. De plus, il a été précisé que ce dernier n’était pas aussi « aussi puissant que le Sras » à l’origine d’une épidémie meurtrière en 2002-2003.

Alors qu’en dehors de la Chine, une dizaine de pays sont désormais touchés, le patron de l’Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, est attendu dans la journée à Pékin.
Toutefois, force est de constater que l’OMS a renoncé la semaine dernière à proclamer une « urgence internationale ».

Histoire de regarder les réalités en face, une donnée mérite d’être prise en considération, notamment en France.

La grippe « made in France » provoque chaque année chez nous plus de mille décès: les personnes âgées, les individus frappées de maladies graves et les enfants étant principalement exposés au risque. Et ce malgré les campagnes de vaccination anti-grippales menées par le ministère de la santé et l’Assurance maladie.

Sans négliger l’attention qui doit être portée à l’évolution de la situation concernant le coronavirus chinois, mieux vaut raison garder.
Pour aussi surprenant que cela puisse paraître, le nombre impressionnant de victimes du virus grippal en France, n’a jamais entraîné de chute de notre indice phare et d’autres places boursières.

Que le monde des affaires tremble aux premières alertes en termes de santé publique n’a rien de rassurant. Surtout lorsqu’on connaît l’ampleur des défis à relever en matière de lutte contre le réchauffement climatique, sans parler des menaces de conflits armés dans certaines régions du globe.

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