UNE MARATHONIENNE QUI A VALEUR D’EXEMPLE TOUJOURS DANS LA COURSE


L’histoire de Kathrine Switzer est instructive et encourageante à plus d’un titre.
Créé en 1897 le marathon de Boston qui se court sur 42,450 kilomètres, fût en effet très longtemps exclusivement réservé aux hommes.
Jusqu’à ce qu’un beau jour de 1967, Kathrine Switzer prenne l’initiative de participer à cette épreuve sportive en dépit de l’interdiction formelle faite aux femmes d’y prendre part.
Enregistrée officiellement sous un pseudo K.V. Switzer et revêtue d’un survêtement gris visant à ce que les organisateurs ne la remarquent pas, elle allait porter le dossard 261.
La photographie désormais emblématique la montrant agressée physiquement par un officiel de course, qui voulait l’empêcher de concourir avait à l’époque avait fait les unes des journaux .

Mais en dépit de cette tentative, elle allait parcourir le marathon en 4 heures 20 minutes. Un événement pour cette étudiante de 20 ans à la Syracuse University.
Et lundi 17 avril 2017, Kathrine Switzer, aujourd’hui âgée de 70 ans, a pris une nouvelle fois le départ du marathon de Boston, mais cette fois, en toute légalité.
Il est vrai que cette sportive avait lancé une campagne pour faire reconnaître le droit des femmes à participer au même titre que les hommes à ce type d’épreuve d’endurance. Elle obtint d’ailleurs satisfaction en 1972.
Car ce changement ne s’est pas fait du jour au lendemain. Il fallut attendre plusieurs années pour convaincre l’Association athlétique de Boston d’autoriser des femmes de prendre part au plus grand marathon annuel du monde . En 1977, Kathrine Switzer créait le circuit international de course Avon féminin, qui allait donner lieu à l’organisation de 400 courses dans 27 pays. Mais cette sportive regrette néanmoins de constater que les femmes iraniennes qui devaient organiser leur propre marathon se soient vues notifier un refus.
Toujours est-il que Kathrine Switzer est devenue une légende bien vivante !
En apportant des preuves médicales sur les capacités d’endurance des femmes, elle est parvenue à faire pression sur le Comité international olympique afin d’inclure un marathon féminin pour la première fois aux Jeux olympiques de Los Angeles de 1984.
« J’ai couru toute ma vie. Mon dernier marathon a été 2011 à Berlin. On m’a dit que la récupération est aussi importante que la formation, alors je cours tous les deux jours maintenant. Cela m’a été difficile à admettre, mais cela a payé. Je suis beaucoup plus forte  »
En courant lundi le marathon de Boston affublée de son dossard 261 Fearless, une organisation à but non lucratif, elle a une nouvelle fois relevé le défi.
En cherchant à encourager les femmes à éprouver le sentiment d’autonomie, de force et d’estime de soi que la course apporte, celle qui s’est battue pour obtenir gain de cause n’hésite pas à déclarer «Je suis déterminée. Le temps n’est pas le problème. Et compte tenu des progrès réalisés au cours des 50 dernières années, imaginez ce que nous allons faire dans les 50 prochaines années. »
Kathrine Switzer est bien l’incarnation de l’esprit sportif conjugué au féminin.

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