TRISTE JOURNÉE

En ce 30 novembre 2021, deux dépressions de nature très différente vont être enregistrées simultanément sur la France.

La première est appelée Joséphine, la seconde Eric.

Toutes deux, l’une porteuse de chaleur et l’autre d’un courant glacial qui se croiseront en s’ignorant totalement, n’auront pas le même impact sur les Français des villes et des campagnes.

De quoi s’agit-il réellement ?

D’une part, de l’entrée de Joséphine Baker au Panthéon, une icône inoubliable des années folles, qui fut chanteuse, danseuse, actrice, espionne, ambassadrice de mode, résistante et militante à laquelle un hommage national est rendu.

D’autre part, mais à seulement quelques heures d’intervalle, de la déclaration de candidature à l’élection présidentielle d’Eric Zemmour, apparu lui dès midi sur les réseaux sociaux via un grotesque clip vidéo.

Inutile de s’interroger pour savoir lequel de ces deux temps forts de la journée est susceptible de faire un buzz. Surtout lorsqu’on sait que ce polémiste d’extrême droite aux grandes ambitions politiques fera ce soir une nouvelle longue apparition lors du journal de 20H sur TF1.

Celle qui chantait : « J’ai deux amours Mon pays et Paris » et avait adopté une douzaine d’enfants de nationalités diverses afin de créer sa « tribu arc-en-ciel », un exemple de fraternité, n’aura pas à assister à ce spectacle qui n’aurait pu déclencher chez elle que tristesse et colère.

Les valeurs auxquelles elle croyait et défendait avec ferveur risquent fort d’être mises à mal.

Avec une mise en scène romantico-gaullienne sur fond de Septième Symphonie de Beethoven, le ton de la campagne d’Eric Zemmour a été clairement donné dans son clip vidéo lorsqu’il a précisé les raisons de sa candidature à la présidence de la République française :  » Pour que nos enfants et nos petits enfants ne connaissent pas la barbarie, que nos filles ne soient pas voilées, pour préserver nos modes de vie, pour que les Français restent des Français. »

Mais c’était sans compter sur une série de questions destinées à recueillir l’assentiment de frustrés : Vous avez «un sentiment étrange de dépossession» ? On vous «parle une langue étrangère» ? Vous avez «l’impression d’être dans un pays que vous ne connaissez plus» ? Vous vous sentez «étranger dans votre propre pays» ? Vous êtes des «exilés de l’intérieur» ?

Pour peu qu’il obtienne le nombre de soutiens requis et puisse prétendre devenir un authentique candidat à la présidence de la République française en chair et en os, il lui faudra apporter des réponses, programme à l’appui !

Mais avant, il devra masquer sa chute dans les sondages et surtout éviter ses nombreux dérapages indignes qui laissent – c’est le moins qu’on puisse dire – à désirer pour qui prétend vouloir devenir chef d’État.

Laisser un commentaire