ROULA KHALAF NOMMEE REDACTRICE EN CHEF DU FINANCIAL TIMES

Récemment, un très intéressant article signé Delphine Cuny et Juliette Raynal, paru dans la Tribune, faisait état de la constellation des femmes qui bousculent la finance(sic).

En dehors du caractère exemplaire de l’évolution de carrière de Christine Lagarde successivement ministre de l’économie, directrice générale du FMI et désormais présidente de la BCE, force est de constater que la finance mais aussi l’assurance sont deux secteurs clés qui font la part belle aux femmes.

Les parcours mais surtout les postes occupés par ces superstars de l’univers de la finance française, témoignent d’une montée en puissance de la féminisation qui touche à ce qu’il est convenu d’appeler « le nerf de la guerre. »

De plus, en mai dernier, Karien van Gennip qui a été élue coprésidente de l’association de promotion de la mixité Financi’Elles est venue apporter la démonstration que les femmes se serrent les coudes.

Ex-ministre aux Pays-Bas, et depuis 2015 directrice générale de la banque ING en France, son objectif prioritaire vise à s’assurer que la place des femmes reste tout en haut de l’agenda des dirigeants d’institutions financières.

Autant dire que l’annonce cette semaine de la nomination de Roula Khalar, en qualité de rédactrice en chef du Financial Times, envoie un signal fort qui confirme la place des femmes dans des milieux qu’on pensait jusqu’ici exclusivement réservés aux hommes.

Roula Khalaf est la première femme à devenir  rédactrice en chef  depuis la création en 1888 de ce quotidien économique et financier britannique, qui compte plus d’un million d’abonnés et est considéré comme une référence en Europe.

Elle succédera ainsi en janvier 2020 à Lionel Barber, rédacteur en chef depuis 2005, qui aura durant 34 ans occupé plusieurs postes au sein du FT, notamment ceux de correspondant à Washington et de chef de bureau à Bruxelles. Qualifié de penseur stratégique et véritable internationaliste, Lionel Barber a notamment supervisé le passage au numérique du journal qui demeure néanmoins publié papier.

Les propriétaires du FT ont loué l’expérience et l’intégrité de Roula Khalaf.

«Les 24 années de carrière de Roula dans FT, y compris son mandat de rédactrice en chef adjointe, ont prouvé son intégrité, sa détermination et son jugement. Nous sommes impatients de collaborer étroitement avec elle pour renforcer notre alliance médiatique mondiale », a déclaré Tsuneo Kita, président de Nikkei, dans son communiqué.

Née à Beyrouth,  Roula Khafa a grandi pendant la guerre civile au Liban. Elle a obtenu un baccalauréat de l’Université Syracuse et une maîtrise en relations internationales de l’Université Columbia à New York.

Au départ rédactrice pour le magazine Forbes à New York, elle entre en 1995 comme rédactrice au FT .

Elle devient ensuite correspondante en Afrique du Nord, puis correspondante au Moyen-Orient, rédactrice pour le Moyen-Orient et rédactrice en chef pour les affaires étrangères.

Elle dirige notamment les reporters étrangers au Moyen-Orient pendant la guerre en Irak et le printemps arabe de 2011.

Et c’est en 2016, qu’elle est promue au poste de rédactrice en chef adjointe du Financial Times.

Roula Khalar peut aussi se targuer  d’avoir  remporté de nombreux prix.

En 2009, le «Prix de la paix par le média» des International Media Awards «en reconnaissance de ses normes élevées en matière de reportage et de la qualité de son analyse de l’information.

En 2011, elle a été sélectionnée pour le prix du journaliste étranger de l’année dans la catégorie «Prix de la presse».

En 2012, elle a également été sélectionnée pour les prix du World World Media Awards pour son article intitulé «The Muslim Sisterhood».

En 2013, elle remporte, avec ses collègues du Financial Times, Abigail Fielding-Smith, Camilla Hall et Simeon Kerr, le prix médiatique de la Presse étrangère (Foreign Press Association) pour l’article «Qatar: From Emirate to Empire».

Cette journaliste a  par ailleurs  inspiré Martin Scorsese avec le film « The Wolf of Wall Street » sorti la même année.

La nomination d’une femme comme Roula Khala à la tête de la rédaction du Financial Times est donc une double bonne nouvelle.

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