HAMI JEUNE IRANIENNE LIVRE UN TEMOIGNAGE INEDIT SUR LA CONDITION FEMININE DANS SON PAYS

Bienvenue en Iran. Les jeunes femmes que vous pouvez voir réunies autour d’une table devant un bistrot d’Isfahan sont à n’en pas douter fashion.  Cette photo envoyée par Hamedeh Hosseini surnommée par sa famille et ses amis Hami,  est révélatrice d’une génération de jeunes femmes qui ont plaisir à partager un moment de détente et adresse au monde un message bénéfique.

Si vous souhaitez découvrir l’Iran dans d’excellentes conditions, c’est à Hami qu’il vous faudra vous adresser*.

Hami a appris l’anglais grâce à ma mère qui adorait enseigner cette langue à des parents iraniens. A la suite de ses études, elle est devenue guide touristique avant d’être comme actuellement organisatrice de voyages en Iran.

Elle connaît son pays et son histoire sur le bout des doigts pour avoir jusqu’ici côtoyé tous les milieux sociaux, ce qui lui permet d’affirmer : « Les Iraniens sont vraiment gentils, attentionnés et hospitaliers. »

Elle reconnait néanmoins, comme toutes les femmes dans ce pays et dans bien d’autres, avoir dû faire face au cours de son enfance à quelques problèmes. Elle se souvient notamment qu’étant enfant, elle se voyait interdire de faire du vélo, alors qu’elle aimait en faire tous les soirs. Mais depuis, pour avoir parcouru seule les différentes régions et villes d’Iran, elle souligne n’avoir jamais éprouvé la moindre crainte.

Elle affirme avec raison :  » Nous sommes une nouvelle génération. Il y a beaucoup de filles et de femmes comme moi. Le code vestimentaire a changé, le mariage obligatoire n’est plus la norme comme c’était le cas avant en Iran. »

This is my sister she is 16 years old a teenager who loves to be a model and work on fashion but in Iran she can’t have a great chance and she wants to go to France to find her dream out of Iran. (Hami)

Désormais, de nombreuses familles ne voient plus ombrage à ce que leur fille préfère être célibataire, affirme son indépendance et dispose de son propre logement. De plus, les relations ont beaucoup changé parmi les jeunes. Garçons et les filles peuvent se rencontrer dans des lieux publics comme des cafés, des restaurants ou participer à des soirées privées.

Les filles iraniennes préfèrent jouir de la liberté et se divertir avant de fonder un foyer. Il est important d’observer que si le respect de traditions demeure, les plus jeunes restent attachés aux valeurs familiales, tout en se montrant très ouverts à la modernité. Par rapport aux générations précédentes, les garçons et filles adolescents sont très ouverts à un monde de partage. Ils sont moins contraints par des règles d’un autre âge et aspirent légitimement à plus de liberté.

Sami revient sur la longue histoire des femmes iraniennes qui ont toujours joué en Iran des rôles fondamentaux. Et de rappeler que selon les traditions, les femmes ne devaient être responsables que du ménage et de l’éducation des enfants sous la dynastie Qatar (1786-1925).

Les femmes des classes rurales et de la classe inférieure travaillaient alors principalement dans le tissage de tapis, la broderie et la fabrication de vêtements, de textiles, de beurre, de fruits et de thé. Elles intervenaient également dans la fabrication de la soie et du coton, ainsi que dans es métiers de l’artisanat. Certaines étaient employées dans des morgues, des bains publics et dans des maisons de familles aisées en tant que femmes de chambre, ou encore infirmières et gouvernantes.

Mais plus tard au cours de l’ère Pahlavi( 1925-1979), l’attitude traditionnelle vis-à-vis de la ségrégation des femmes a changé: de l’interdiction du droit de porter le voile à l’égalité des salaires, de l’enseignement obligatoire et du droit d’exercer dans la fonction publique.

Pendant la révolution en Iran ( 7 janvier 1978 au 11 février 1979), des femmes de différentes cultures et croyances, avec ou sans hijab, ont manifesté pour le changement en Iran. La principale préoccupation du peuple iranien portait sur le refus que les autres pays s’immiscent dans les affaires de l’Iran.

Après la révolution, le port du hijab est devenu obligatoire. L’ayatollah Khomeini (3 décembre 1979 – 3 juin 1989) a demandé aux femmes d’être plus discrètes pour être en public. Elles devaient se couvrir les cheveux et le corps pour que seules les femmes qui croient en l’islam portant le code islamique du hijab puissent deviennent plus actives dans la société. L’objectif visait à faire croire que le non port du hijab devenu un code vestimentaire portait atteinte au concept religieux. C’est ce qui explique que beaucoup d’Iraniens hommes et femmes aient à cette époque immigré vers d’autres pays.

Il y avait la loi sur la protection de la famille avant la révolution qui accordait aux femmes le droit de la famille. Cet acte a été annulé en 1979 après la révolution islamique. L’âge minimum du mariage a été relevé à 18 ans pour les femmes et à 20 ans pour les hommes vivant dans les villes.

Alors que le droit de divorce n’était accordé qu’aux hommes, après cette loi, les hommes mais aussi les femmes se sont vus accorder le droit de demander de divorce devant les tribunaux au regard de circonstances clairement définies dans le contrat de mariage.

Avant cette loi, un homme pouvait en effet avoir quatre femmes et un grand nombre de concubinages. Mais grâce à cette loi, un homme n’a plus eu la possibilité d’épouser une seconde femme que sur autorisation des tribunaux et après avoir obtenu le consentement expresse de sa première épouse,

Comme le fait remarquer Hami :  » La plupart Les hommes iraniens sont si loyaux envers leur première femme que le mariage obligatoire n’avait plus de raison d’exister. Il devait simplement obéir au respect de règles de bon sens. »

women during revolution with hijab or without it

Une partie de cette loi a de nouveau été discutée afin de conférer de meilleures conditions aux femmes.

Toutefois, en dépit de ces avancées, d’autres problèmes sont apparus, notamment l’interdiction faite aux Iraniennes d’entrer dans un stade pour regarder un match de football et leurs équipes de joueurs préférées.
Chacun se souvient que récemment Sahar qui avait tenté de pénétrer dans le stade public pour regarder un match de football, s’est finalement immolée devant le tribunal révolutionnaire islamique de Téhéran le 2 septembre 2019, parce que le tribunal l’avait condamnée à 6 mois de prison.

Suite à cette tragédie humaine, grâce aux demandes pressantes formulées par la FIFA, pour la première fois, des femmes ont pu entrer dans le stade pour assister au match national opposant l’Iran au Cambodge.  » Une énorme victoire pour nous » reconnaît Hami.

Women with hijab having fun together in meidan imam of Isfahan

Elle souligne également que la condition féminine a beaucoup évolué au cours de ces 40 dernières années. Le hijab iranien avec une tenue vestimentaire conservatrice n’existe plus et les femmes sont très attirées et séduites par la mode. Dans les universités, on constate qu’elles sont plus diplômées que les hommes. les Iraniennes avec ou sans hijab peuvent plus facilement se rendre dans d’autres cités universitaires.
Dans de nombreux pays du Moyen-Oient et bien au-delà, elles sont accueillies et ont de fortes chances d’entrer sur le marché du travail. Elles réussissent d’ailleurs fort bien dans différents domaines, qu’il s’agisse de sportives de haut niveau, de scientifiques, professeurs, universitaires, ou encore de journalisme et de politique.

« En Iran, Nous avons des hommes politiques célèbres, des femmes d’affaires, actives en Iran. Beaucoup de médecins spécialistes sont des femmes reconnues et réputées pour leur professionnalisme et  competences. » souligne Hami.

En revanche la situation des femmes iraniennes dans les villages et les tribus est différente de celle qu’on observe en milieu urbain. Il existe de nombreuses femmes chefs de village parmi les principales productrices et travailleuses en Iran. Le fait d’être avec des femmes dans des villages et des tribus est bien plus étonnant et leur expérience particulière. Elles détiennent un pouvoir sur le monde qui les entoure. Leur succès dépend de leur relation étroite avec les hommes dont elles partagent la vie et se voient confier des responsabilités à l’intérieur et à l’extérieur parfois dans le milieu des agriculteurs, des tisserands etc.

Hami d’insister sur le fait que pour les femmes, l’Iran est l’un des pays les plus sûrs au monde. Quelles que soient leurs croyances, les hommes sont calmes et protecteurs. A l’issue d’un séjour à Téhéran avec des touristes, elle fait fort justement remarquer : «Les femmes persanes sont tellement à la mode. Toutes les femmes (étrangères incluses) sont tenues par la loi de porter un hijab ou un foulard. Le monde occidental a souvent considéré le hijab comme un symbole d’oppression, mais cela ne saurait être plus éloigné de la vérité. »
Et d’ajouter : »Dans les villes, les femmes sont si sereines quant à la façon dont elles coiffent leur foulard, montrant leurs cheveux tombant sur leurs dos. »

Elle affirme adorer porter le hijab en Iran: « Plus que ce que je pensais, j’aime l’élément de mystère que cela évoque et je me sentais vraiment belle en portant un hijab. Je ne ressentais pas non plus une «pression masculine» écrasante comme il est dit, peut-être parce que je passais beaucoup de temps dans les grandes villes. Les femmes sont respectées. »

« Je crois que les hommes persans respectent vraiment les femmes. » Toutefois reconnait-elle : « Il ne faut pas rêver : en Iran comme dans beaucoup d’autres pays y compris occidentaux, trop de femmes ont à endurer la discrimination voire de grandes souffrances. De toute évidence, il reste encore en Iran beaucoup à faire pour les droits des femmes »

Elle rappelle que récemment une Iranienne accompagnée de femmes étrangères sont venues en Iran pour obtenir davantage d’informations. Un document qu’il est possible de retrouver sur @feeliran sur Instagram.

La question la plus importante pour les femmes iraniennes demeure au niveau de règles et autres restrictions qu’elles doivent parfois supporter sans mot dire.
Lors des échanges qu’elle a avec beaucoup d’entre elles, il ressort clairement que les plus jeunes n’acceptent plus cela. Mais il est vrai que les personnes âgées croient que cela leur fait du bien et qu’elles doivent obéir,invoquant  les règles imposées  par Dieu. Et si elles désobéissent, c’est une sorte de péché, »  Hami est bien consciente  que les femmes ne savent pas qui elles sont en  réalité  et méconnaissent leurs  droits. D’où sa satisfaction de constater un changement radical dans le mode de pensée des gens.

En Iran, tout est possible, vous pouvez vivre et obéir à vos propres règles, peu importe ce qui se passe. Cependant  beaucoup de gens  savent que  les règles d’un autre âge n’ont plus la même  valeur  et raison  d’exister.

Et Hami  tient à mettre les  mettre les points sur les i : « Les Iraniens ne sont pas des Arabes, Nous sommes des Perses. La plupart des habitants du monde ne le savent pas. Nous avons une histoire avec une grande civilisation qui remonte à des milliers d’années. Notre culture est un mélange d’islam et d’Iran. »

« Je suis avec attention l’évolution de la société et considère son changement à l’intérieur bien réel, même si on peut parfois avoir l’impression que la pendule de l’Iran s’est arrêtée depuis 40 ans. »

Hami estime que les femmes iraniennes seront vraisemblablement à l’origine du prochain changement en Iran. « Lorsque nous étions enfants tout le temps, un son ne devait pas nous parvenir. Aujourd’hui c’est différent » Une situation qui correspond selon elle a ce qu’on peut observer dans de nombreux pays d’Afrique où des femmes prennent des responsabilités politiques,économiques, sociales, environnementales  »

La conclusion de Hamedeh Hosseini qui porte le joli surnom d’Hami est symptomatique de légitimes aspirations féminines et reflet d’une authentique ouverture d’esprit lorsqu’elle écrit :

« J’espère que vous aurez apprécié de lire mon témoignage qui est celui d’une fille persane qui espère la paix dans le monde et se bat pour défendre les droits des femmes dans le monde entier. »

Si vous comptez visiter l’Iran, vous n’avez plus qu’à suivre Hami* qui saura vous guider au mieux en vous faisant découvrir tout ce qui contribue à susciter l’émerveillement.

* https://www.facebook.com/hamedeh.raha

Laisser un commentaire