MARINA SILVA MONTE EN AMAZONE AVEC LULA

Au quatrième jour de la nouvelle année 2023, Women eLife vous présente tout d’abord ses meilleurs vœux.

Ce premier retour à l’information conduit votre magazine féminin ouvert sur le monde à mettre au devant de la scène une Brésilienne, dont il vous faut connaître le nom et le parcours.
Forte de son expérience unanimement reconnue, Marina Silva a été nommée ministre de l’Environnement au sein du gouvernement de gauche de Lula, afin de mettre en œuvre une autre politique environnementale dans son pays.

Née dans le petit Etat amazonien de l’Acre, après avoir grandi dans les communautés très pauvres des seringueiros, les ouvriers collecteurs du latex d’hévéa, l’entrée en politique de Marina Silva a été marquée, dés le départ, par son engagement aux côtés du légendaire activiste écologiste Chico Mendes, dans les années 1980.

Elle s’est ensuite très vite taillée une solide réputation par ses actions visant à protéger l’environnement.
En briguant la présidence du Brésil à trois reprises (2010, 2014 et 2018), elle aurait même pu devenir la première présidente verte au monde.

Luiz Inacio Lula da Silva qui a pris ses fonctions de président du Brésil, le 1er janvier, n’a d’ailleurs pas hésité à la faire entrer au sein de son gouvernement qui compte 11 femmes.

Il est vrai que Marina Silva, réunit des qualités propres à reconstruire une politique environnementale de grande ampleur.
Aujourd’hui âgée de 64 ans, les adjectifs utilisés pour qualifier son parcours sont encourageants : « Compétente », « charismatique », « habile négociatrice ».
Dans le monde politique brésilien dominé par les Blancs, l’ascension de cette femme noire est exceptionnelle.

Durant son enfance, « Marina » a connu la faim, la contamination au mercure, au plomb, au fer, le paludisme, les hépatites. Sous le bolsonarisme, elle a vu, à l’instar des Brésiliens, 45 000 kilomètres carrés de forêt amazonienne partir en fumée.

Considérée comme la ministre de l’Environnement la plus efficace au monde pendant la première administration Lula de 2003 à 2006, Marina avait démissionné en 2008, estimant ne pas disposer des moyens nécessaires à son action.
Cette ancienne récolteuse de caoutchouc et militante syndicale, a trouvé le juste équilibre entre le soutien des moyens de subsistance et la protection de la nature.

Elle a introduit des politiques qui ont conduit à une baisse de 80% de la déforestation en Amazonie. Elle s’est opposée aux agrotoxines et aux biocarburants, et a tenté de bloquer les routes, les barrages et d’autres projets d’infrastructure qui menaçaient d’importantes zones de la nature.

Mais sa détermination et ses actions efficaces l’ont également amenées à se faire de puissants ennemis dans les secteurs de la construction et de l’agriculture.
Elle confirme avoir accepté de rejoindre Lula constatant que ce dernier réalise maintenant la gravité de la crise climatique et que les anciens modèles de développement national ne sont plus durables.
Luiz Inacio Lula da Silva a d’ailleurs assisté au sommet sur le climat Cop27 en Égypte et appelé au soutien financier de sa politique environnementale.

Suite à une vague d’incendies de forêts et d’empoisonnement des rivières au cours des quatre années au pouvoir de Jaïr Bolsonaro, l’élection de Lula à la tête du Brésil a sans doute été la meilleure nouvelle environnementale mondiale de 2022.
Les données de l’agence spatiale brésilienne confirment qu’aucun autre dirigeant n’a supervisé une telle augmentation de la déforestation – 59,5% sur un mandat présidentiel – depuis le début des enregistrements par satellite en 1988.

Marina qui avançait durant sa candidature à la présidence du Brésil son programme de 250 pages, a certes dû accepter des compromis afin de concilier les perspectives très différentes du Sustainability Network et du PSB, plus pro-business.

Sur le plan environnemental, le programme qui a été acté appelle à une plus grande diversité énergétique. Il se traduira par la promotion de l’éolien et du solaire ; plus de production d’éthanol; le maintien de l’hydrogénération (qui fournit actuellement plus des trois quarts de l’électricité du Brésil) ; et la réduction de l’énergie thermique et l’exploitation des gisements miniers de pétrole situés dans les couches « sous-salifères » profondes sous l’Atlantique.

Marina Silva qui avait mis en place des mesures efficaces pour ralentir la déforestation de l’Amazonie, de 2003 à 2008, va pouvoir se remettre à la tâche.
Avec elle, la forêt amazonienne va enfin pouvoir respirer et donner au Brésil un poumon dont les vertus s’étendent bien au-delà de la seule Amérique du Sud.

*NB: Women eLife permet aux femmes du monde entier de bénéficier d’un accès ouvert à des informations de qualité et véridiques, quelle que soit leur capacité à payer.
Néanmoins, chaque contribution, grande ou petite, alimente notre journalisme et soutient notre avenir.
Pour nous encourager à faire toujours plus et mieux, nous vous invitons à soutenir Women eLife à partir de 1 € seulement – cela ne prend qu’une minute.
Si vous le pouvez, pensez à nous soutenir avec un montant régulier chaque mois. Pour faire un don cliquez sur l’image lien figurant ci-dessous. Avec nos très sincères remerciements

Laisser un commentaire