QUAND LES FÉMINICIDES S’ENCHAÎNENT À L’ACTUALITÉ

Ça se passe en France !

Alors que le collectif #NousToutes et l’ensemble des associations féministes et organisations syndicales appellent toutes celles et ceux qui veulent en finir avec les violences sexistes et sexuelles à manifester ce samedi 19 novembre 2022 à Paris et partout en France, l’annonce ce même jour du meurtre d’une adolescente de 14 ans dans Lot-et-Garonne trouve un sinistre écho.

Enlevée vendredi à la sortie de son collège à Tonneins (Lot-et-Garonne), le corps de la jeune fille, dont la disparition avait été signalée par ses parents, a été retrouvé à Gontaud-de-Nogaret, à quelques kilomètres au nord de la ville.

L’homme d’une trentaine d’années qui a avoué être l’auteur de ce crime odieux a été placé en garde à vue.

Women eLife qui a déjà signé de nombreuses chroniques pour dénoncer entre autres les violences physiques et morales dont sont victimes de trop nombreuses filles et femmes, n’imaginait pas qu’un tel évènement vienne noircir davantage une actualité déjà morose en ce week-end de novembre 2022.

Force est de constater au vu des informations communiquées par les mouvements féministes que la mobilisation de la société s’impose pour lutter contre un fléau qui sous ses différentes formes, témoigne de l’impérieuse nécessité d’ouvrir les yeux et de condamner les propos et actes répréhensibles.

Chaque année, pas moins de 225 000 femmes sont victimes de la violence de leur conjoint ou ex-conjoint. Un tiers des femmes sont victimes de harcèlement sexuel au travail. 80 % des femmes handicapées sont victimes de violences. 85 % des personnes trans ont déjà subi un acte transphobe. 69 % des femmes racisées sont victimes de propos discriminants au travail.
À cela s’ajoute le fait que les femmes grosses ont 4 fois plus de risque d’être discriminées au travail.
Comment taire une autre sinistre réalité, lorsqu’on sait que 6,7 millions de français·es ont subi l’inceste, et que des patient·es sont violé·es dans cabinets gynécologiques ou des maternités.

Ces chiffres alarmants ne sont pas les seuls éléments avérés à prendre en considération.

Le thriller allemand, réalisé par Lars Becker, intitulé : « Victime du silence », diffusé hier soir sur la chaine ARTE, illustre parfaitement la situation à laquelle se heurtent les femmes victimes d’actes de violence qui portent plainte ou saisissent la justice pour faire valoir leurs droits.

L’histoire rapportée dans ce film illustre le manifeste imbroglio auquel les femmes qui portent plaintes se trouvent confrontées.
« Avocate spécialisée dans les violences sexuelles, Annabelle Martinelli est appelée par une femme qui subit depuis deux ans des violences conjugales. La victime, Doreen Markowitz, s’est déjà retrouvée à l’hôpital à la suite de coups de son mari. Craignant ses représailles, elle n’a pas osé dévoiler au personnel médical les circonstances qui l’ont amenée là : officiellement, il s’agissait d’une tentative de suicide. Annabelle demande immédiatement qu’une protection policière soit mise en place pour sa cliente et lui trouve une place dans un foyer de femmes. Pendant ce temps, les enquêteurs Victory Acheampong et Branko Dragovic découvrent au domicile conjugal des preuves de maltraitance. »

Or, en France, les institutions rejettent massivement la parole des femmes qui portent plainte. Aux violences dénoncées s’ajoute la violence institutionnelle. Absence d’enquêtes, blâme des victimes, discrédit de la parole des enfants, déqualification des viols, classements sans suite, peines dérisoires.

Partout en France, tous les jours, des milliers de victimes de violences masculines voient leur parole niée ou décrédibilisée, jusqu’à être humiliées et attaquées.

Women eLife confirme apporter son plein soutien aux légitimes revendications de femmes, mais aussi d’hommes, conscients du caractère inadmissible et révoltant de cette situation, qui manifestent aujourd’hui et après-demain, pour que  » Plus jamais ça ! ».

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