UNE VÉRITABLE ESPIONNE PEUT EN CACHER D’AUTRES

C’est un sujet en or qui retient l’attention en raison d’une petite expérience vécue hier sur la plage de Deauville.

Alors que nous discutions à deux de sujets privés mais aussi de politique, d’économie, de la guerre en Ukraine notamment, au milieu de nombre de personnes allongées ou assises non loin sur le sable, l’une d’elles que nous ne distinguions que de dos, avait semble-t-il de grandes oreilles.
Restée discrète, elle en vint au bout d’un certain temps à nous entreprendre, à notre grand étonnement, sur quelques-uns des sujets les plus banals abordés au cours de notre conversation dont elle avait clairement capté quelques clés.

Sans sombrer dans la paranoïa, cette situation amusante de prime abord, permet de se rendre compte que l’espionnage peut avoir lieu n’importe où, sans parler de photos prises à votre insu, susceptibles d’être exploitées via les réseaux sociaux.

Quoi qu’il en soit, elle apporte un éclairage saisissant sur cette chronique qui ouvre la grille de programme de rentrée et permet un arrêt sur image de ce qui relève d’un roman d’espionnage, met en scène une jeune femme, mais n’a rien d’une fiction.

L’enquête menée pendant 10 mois par le collectif d’investigation Bellingcat, Der Spiegel, The Insider et La Repubblica, a en effet de quoi vous tenir en haleine en matière d’espionnage.

Maria Adela Kuhfeldt Rivera, une séduisante jeune femme que beaucoup pensaient être une créatrice de bijoux à succès avec une histoire colorée et une vie personnelle chaotique, cache en réalité bien son jeu.

Car Maria Adela soi-disant née le 1er septembre 1978 dans la ville de Callao au Pérou, d’un père allemand et d’une mère péruvienne, s’appellerait en réalité Olga Kolobova et serait née en 1982.

Alors qu’elle s’installe à Naples en 2013 et ouvre une bijouterie vendant des bibelots bon marché appelée « Serein », elle grimpe rapidement dans la jet set napolitaine.

Elle intègre le siège du conseil d’administration de la branche locale d’une organisation de philanthropes internationale, le Lions Club, dont faisaient également partie des membres du JFC Naples, un commandement militaire de l’OTAN. Ensuite, elle se lie d’amitié avec plusieurs d’entre eux et aurait eu une relation amoureuse avec un officier. De l’aveu même de ses proches, Maria Adela avait une « vie amoureuse tumultueuse ».
Quoi qu’il en soit, l’enquête révèle également les contacts qu’elle aurait eus avec du personnel et des officiers belges, italiens et allemands de l’OTAN, mais aussi de nombreux cadres supérieurs de la marine américaine.

Mais en réalité, Maria Adela n’est autre qu’une espionne, une vraie !
L’histoire de cette mystérieuse mondaine vaut le détour lorsqu’on apprend qu’il s’agit en réalité d’une espionne russe infiltrée du GRU (Direction générale des renseignements de l’État-Major des forces armées russes).

Après avoir soudainement disparu de la vie mondaine napolitaine en 2018, elle serait partie pour Moscou avec seulement son chat, sans en informer personne et ne serait jamais revenue.
Deux mois plus tard, un énigmatique post Facebook en italien semble faire croire qu’elle a été traitée pour un cancer.
Mais depuis le début, de passeports en passeports, de voyages et séjours, y compris à Paris, tout n’est que couvertures.

Nous ne reviendrons pas ici sur tous les épisodes de son passionnant périple d’espionne qu’il vous est possible de découvrir à la lecture de l’enquête idoine.
Un jour blonde, un autre brune, parfois rousse, nous ne savons où se trouve aujourd’hui Olga Kolobova. Peut-être l’avez-vous croisée sans savoir qu’elle était en mission.

Les révélations concernant cette espionne russe témoignent qu’en marge des très préoccupantes cyberattaques, l’espionnage à l’ancienne reste de mise.
N’allez surtout pas en déduire que les espionnes de tout pays sont systématiquement de jolies femmes au grand pouvoir de séduction.
À moins que « L’espionnage pour les Nuls » puisse vous être d’un quelconque secours !

Surtout si vous recherchez un beau métier à suspens garanti, plein d’avenir.

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