À TAÏWAN NANCY PELOSI SE MONTRE DÉTERMINÉE À SOUTENIR LA DÉMOCRATIE

Ce serait mal connaître Nancy Pelosi, que d’imaginer qu’elle ait pu se laisser intimider par les menaces proférées par la Chine au cas où elle se rendrait bel et bien à Taïwan.

Le 3 janvier 2019, peu avant son élection à la présidence de la Chambre des représentants aux États-Unis, Women eLife s’était d’ailleurs fait l’écho dans une chronique du 5 janvier 2019, des égards assez inhabituels dont avait fait preuve Donald Trump, alors président des États-Unis, à l’égard de cette femme politique, candidate démocrate et surtout opposante ouvertement déclarée.

Démonstration d’une reconnaissance de ses qualités, le voyage de cette femme de 82 ans, qui devient en 25 ans, la plus haute responsable américaine à se rendre dans l’île autonome, s’inscrit dans le cadre d’une mission plus large à un moment où, selon ses propres termes : « le monde est confronté à un choix entre l’autocratie et la démocratie. »

« Nous devons nous tenir aux côtés de Taïwan », a-t-elle déclaré dans un article d’opinion publié par le Washington Post à son arrivée. Elle a cité l’engagement que les États-Unis ont pris envers un Taïwan démocratique en vertu d’une loi de 1979.

« Il est essentiel que l’Amérique et nos alliés indiquent clairement que nous ne cédons jamais aux autocrates », a-t-elle écrit.

Pendant des décennies, Nancy Pelosi a toujours affiché son soutien aux mouvements démocratiques en difficulté.

L’occasion de rappeler entre autres son voyage en 1991 sur la place Tiananmen, où elle et d’autres législateurs ont déroulé une petite banderole soutenant la démocratie, alors que les forces chinoises avaient écrasé un mouvement démocratique local au même endroit deux ans plus tôt.

Alors que les États-Unis apportent un soutien financier et militaire à l’Ukraine confrontée la guerre menée par la Russie, elle a dirigé une délégation du Congrès dans la capitale ukrainienne de Kyiv au printemps, et son dernier effort sert de pierre angulaire à ses années de promotion de la démocratie à l’étranger.

Alors que Joe Biden a exprimé une certaine méfiance à propos du voyage de Pelosi, l’administration ne s’y est pas ouvertement opposée et a déclaré qu’il lui appartenait de décider d’y aller ou non.

Le plus grand risque est probablement un accident si la Chine tente le genre de manœuvre provocatrice qu’elle exécute de plus en plus avec d’autres armées autour de la mer de Chine méridionale. Ceux-ci incluent des survols rapprochés d’autres aéronefs ou des navires confrontés en mer.

Cependant, en ce qui concerne les États-Unis, avec l’armée la plus puissante du monde, « malgré un chœur de rhétorique nationaliste, la Chine veillera à ne pas tomber dans un conflit avec des dégâts colossaux sur tous les fronts », a déclaré Yu Lie, chercheur principal au groupe de réflexion de Chatham House.

Pour la Chine, la meilleure approche est la patience et le temps, a déclaré Jie – se préparant au jour où son économie et son armée pourraient être trop importantes pour que les États-Unis puissent les défier.

Bien que la Chine ait annoncé une série d’opérations et d’exercices militaires, qui ont suivi ses promesses de « mesures résolues et fortes » si Pelosi allait jusqu’au bout de sa visite, lors d’un entretien téléphonique, le président chinois Xi Jinping et le président des États-Unis Joe Biden ont tous deux clairement indiqué que leurs pays devraient coopérer dans les domaines où ils le peuvent.

Mais une chose est sûre, si Nancy Pelosi a affirmé « Nous venons en paix dans la région », les États-Unis n’abandonneront ni Taïwan ni l’aspiration démocratique de ce pays qui se classe au 15e rang mondial en termes de PIB par habitant, comme le 22e plus grand système économique du monde, se situe au premier rang des États non membres des Nations Unies, et reste l’un des pays les plus libres au monde.

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