REGARD SUR UNE AUTRE ÉLECTION EN COLOMBIE

Alors que la France vient de vivre des élections législatives qui jettent le trouble au plus haut niveau de l’État et que nous apprenons qu’Elisabeth Borne, nommée le 16 mai dernier Première ministre, a présenté ce matin sa démission à Emmanuel Macron qui l’a refusée, Women eLife préfère pour le moment s’intéresser à l’élection présidentielle a eu lieu avant-hier en Colombie.

Dimanche, le sénateur Gustavo Petro, ex-guérillero reconverti à la social-démocratie et ancien maire de Bogota, capitale perchée à plus de 2 600 m d’altitude, a été élu avec 50.44% des voix dans ce pays de 1 141 748 km2 situé au nord ouest de l’Amérique du sud qui compte plus 50 millions d’habitants.
À 62 ans, cet homme devient ainsi le premier président de gauche de l’histoire de la Colombie.

L’occasion pour votre magazine féminin indépendant ouvert sur le monde de s’arrêter plus particulièrement sur le profil de Francia Elena Márquez Mina, 40 ans, une militante et avocate afro-colombienne des droits de l’homme et de l’environnement, qui a pour sa part été élue vice-présidente de la Colombie.
Cette femme est une battante !

Il suffit pour s’en convaincre d’examiner quel a été jusqu’ici son parcours.
De 1994 à 1997, Márquez a participé à la défense de la rivière Ovejas, une importante source d’eau pour sa communauté. Des entreprises comme Unión Fenosa prévoyaient de détourner la rivière vers le barrage hydroélectrique de Salvajina. Sa communauté a réussi à empêcher le projet.

En 2009, elle a soutenu des manifestations contre les tentatives du gouvernement d’expulser les Afro-Colombiens, en particulier les mineurs artisanaux, des terres ancestrales près de la ville de La Toma.
Devenue représentante légale des Afro-Colombiens à La Toma en 2013, elle a également participé à l’assemblée permanente des Afro-Colombiens du Cauca, qui a plaidé pour que l’Agence nationale des terres protège le territoire appartenant aux Afro-Colombiens.

Toutefois, en octobre 2014, Francia Elena Márquez Mina, a dû fuir vers Cali avec ses enfants après avoir reçu des menaces de groupes paramilitaires.

Face aux menaces croissantes de l’exploitation minière illégale, elle a organisé avec 80 femmes afro-colombiennes une marche de 350 kilomètres de Cauca à Bogotá.
Cette action a conduit à porter davantage attention à l’exploitation minière illégale dans le Cauca, de ses conséquences sociales, mais aussi de dénoncer la destruction de l’environnement causée par la communauté et les souffrances causées par l’exploitation minière illégale.

Ses succès lui ont valu des éloges à l’échelle internationale. Ils ont également contribué à inspirer d’autres communautés de la région à lutter contre l’exploitation minière illégale.
En 2018, grâce à à sa détermination et à la portée de ses actions, Márquez a reçu le prix environnemental Goldman.

Francia Marquez, une modeste villageoise devenue militante écologiste, a joué un grand rôle dans la campagne comme colistière du candidat Gustavo Petro.

Elle est aujourd’hui récompensée et a pleinement conscience des multiples défis que son pays doit relever, entre autres sur le plan économique, social et environnemental qui s’inscrivent en Colombie sur fond de violence, pauvreté, racisme, narcotrafic.

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