FEMMES VICTIMES DE VIOLENCES RECHERCHENT DÉSESPÉRÉMENT HÉBERGEMENTS ADAPTÉS

Le dessin qui illustre le rapport publié jeudi par la Fondation des femmes et la Fédération nationale solidarité femmes est on ne peut plus explicite.

Il témoigne du cycle infernal auquel des femmes victimes de violences se trouvent trop souvent confrontées en raison du manque d’hébergements, pièces indispensables pour assurer leur sécurisation et protection.

En dépit des améliorations apportées ces 10 dernières années pour permettre à ces femmes de trouver des refuges adaptés à leurs diverses situations qui ont toutes le même dénominateur commun, la nette augmentation du nombre de places d’hébergement qui atteint aujourd’hui 7 820 demeure largement insuffisant.

D’où un constat particulièrement préoccupant.

Chaque année, plus de 210 000 femmes victimes de violences se heurtent à des problèmes d’hébergement dans des lieux conformes et sécurisés.
Mais quatre sur dix ne trouvent aucune solution quand elles font une demande d’hébergement d’urgence.

Or en composant le 3919 – numéro national d’aide aux femmes victimes de violences – plus de la moitié d’entre-elles (54%) émettent le souhait de quitter le domicile conjugal.

Le rapport des associations précise que 31% des demandes d’hébergement des femmes avec enfant(s) ne sont pas pourvues. Un chiffre qui atteint 49% lorsqu’il s’agit de femmes sans enfants.
De plus, seulement 12% des demandes d’hébergement de femmes victimes aboutissent à une place correspondant à leurs réels besoins.

Car mis à part une éventuelle orientation vers les CHU (centres d’hébergement d’urgence), ce sont le plus souvent des nuits d’hôtels, voire le placement dans des locaux insalubres qui sont proposés, le tout sans aucune prise en charge sociale, juridique et psychologique. On comprend alors que dans de telles conditions, la précarité atteigne son paroxysme.

Pour remédier à cette situation critique, la Fondation des femmes et la Fédération nationale solidarité femmes demandent aux pouvoirs publics de créer dans les meilleurs délais 15 000 places supplémentaires et que le budget alloué jusqu’ici de l’ordre de 84 millions d’euros soit porté à 229 millions d’euros, l’idéal étant de le multiplier par cinq minimum.

Le rapport souligne également que la mise en œuvre de ces moyens financiers qui passent également par le déploiement de structures de soutien, permettrait à nombre de femmes victimes de violences de rebondir au plus vite.

De plus, l’intérêt de ce type d’actions apparaît évident lorsqu’on sait que le coût des violences supporté par la société est estimé à 3,6 milliards d’euros par an.

Bailleurs publics, mais aussi bailleurs privés devraient sans nul doute se pencher sur cette question, en organisant très vite une réunion avec la Fondation des femmes et la Fédération nationale solidarité femmes afin d’élaborer des solutions destinées à répondre aux besoins criants d’hébergements des femmes victimes de violences.

Comment rester insensible à cet appel à la solidarité ?

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