FAWZIA KOOFI CROIT EN L’AVENIR DE L’AFGHANISTAN SOUS CONDITION

Alors que les talibans ont revendiqué lundi la victoire sur les forces d’opposition dans la vallée du Panjshir, au nord-est de Kaboul, et que la nommination d’un nouveau gouvernement s’annonce imminente, Women e Life a choisi de retenir le solide témoignage de Fawzia Koofi.

Interviewée par la chaîne Aljazeera, cette dernière apporte un éclairage particulièrement intéressant concernant la situation qui prévaut en Afghanistan et les droits des femmes.

Aujourd’hui réfugiée au Qatar suite au retrait chaotique des États-Unis, le parcours de cette femme politique et féministe afghane âgée de 46 ans, témoigne de son engagement. Députée de la circonscription du Badakhchan et vice-présidente de l’Assemblée nationale de 2005 à 2019, elle incarne une farouche détermination en faveur du changement.
Car son histoire illustre les nombreuses difficultés qu’elle a dû surmonter.

Fille d’un père polygame et d’une de ses sept femmes, elle est d’abord rejetée par ses parents à cause de son sexe. Toutefois, à force de conviction, elle parvient à persuader sa mère d’être envoyée à l’école, ce qui en fait la seule fille de la famille à suivre une scolarité.

Plus tard, bien qu’elle souhaite devenir médecin, elle entreprend des études en sciences politiques afin de devenir membre de l’UNICEF.

Mais c’est en 2001, après la chute du régime taliban, que Fawzia Koofi commence sa carrière politique.

À cette époque, elle fait partie de la direction de la campagne « Back to school », qui a pour objectif de promouvoir la scolarisation des filles.

Elle échappe à un premier attentat le 8 mars 2010, près de la ville de Tora Bora.
Et le 14 août 2020, elle est blessée par balles sur l’autoroute Parwan-Kaboul et hospitalisée, la tentative d’assassinat n’étant pas revendiquée et les Talibans niant toute responsabilité.

Fawzia Kooffi est une des quatre femmes qui a participé aux négociations de paix entre les Talibans et le gouvernement afghan à Doha.

Selon elle, les femmes afghanes paient le prix fort pour ce qui ne va pas depuis déjà longtemps en Afghanistan, évoquant notamment la corruption, la famine, les problèmes d’accès à l’éducation plus particulièrement dans les provinces.

Lors de l’interview accordée à la chaîne Aljazeera (consultable ci-dessous en anglais), elle confirme sa volonté de promouvoir le droit des filles à l’éducation, la protection des enfants contre la violence, l’exploitation et les abus.

Son combat pour les droits des femmes afghanes qui peuvent être à l’origine d’un processus économique et social majeur, est loin d’être terminé !

Fawzia Kooffi croit au possible changement de paradigme grâce à l’impulsion de la jeune génération sur fond d’ordre islamique respectueux.
Elle en appelle à l’aide internationale pour assurer paix et développement de son pays qu’elle sait disposer d’opportunités de développement sur la base d’un capital humain et de ressources.

Elle attend des talibans qu’ils nomment un gouvernement inclusif porteur de valeurs démocratiques et souligne toute l’importance que revêt la participation des femmes au sein de la société afghane pour assurer l’avenir de son pays qui doit rester au contact du monde.
Autant de raisons qui justifient la reprise de son interview accordée à la chaîne Aljazzera, la semaine dernière, consultable en cliquant sur ce lien.
https://www.aljazeera.com/program/talk-to-al-jazeera/2021/9/4/fawzia-koofi-afghan-women-pay-highest-price-for-what-goes-wrong

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