BILLIE HOLIDAY : FORTE BELLE ET NOIRE

En ce 21 juin 2021, bien que la Fête de la Musique ne puisse bénéficier de la résonance qu’elle mérite en raison du maintien de mesures sanitaires qui ont mis à mal le milieu artistique et culturel depuis mars 2020, Women e Life a estimé indispensable de vous faire partager l’immense talent d’une icône dont la personnalité et la voix resteront à tout jamais gravées dans l’histoire du jazz.

Grâce au film « Billie Holiday : Une affaire d’Etat » de Lee Daniels producteur, réalisateur, scénariste et acteur américain, sorti en salles en France le 2 juin, la voix enrouée et particulièrement envoutante de cette merveilleuse interprète colle à des réalités qui perdurent et ne peuvent être ignorées.
Ce film biographique sur la chanteuse Billie Holiday, est adapté de l’ouvrage non-fictionnel britannique Chasing the Scream: The First and Last Days of the War on Drugs de Johann Hari.

Dans les années 1970, la chanteuse Diana Ross jouait déjà ce personnage étonnant dans l’adaptation cinématographique du livre Lady Sings the Blues. Mais Cassandra Monique « Andra » Batie dite Andra Day, chanteuse, actrice et compositrice américaine de 36 ans, se voit pour sa part confier dans ce film un rôle de premier plan qui n’est pas sans faire écho au mouvement « Black Lives Matter ».

Le temps fort du long-métrage se raccroche à l’année 1939, lorsque Billie Holliday déjà vedette du jazz new-yorkais entonne « Strange Fruit », un vibrant réquisitoire contre le racisme qui se démarque de son répertoire habituel.
Cette chanson sera censurée à la radio. C’est également à cette époque qu’on la voit boire de plus en plus, et fumer de la marijuana. Et qu’elle enchaîne des liaisons féminines qui lui valent d’être surnommée « Mister Holiday ».

En 1939, « Strange Fruit » va déchaîner la controverse au sein de la société américaine. Alors que le gouvernement lui intime l’ordre de cesser de la chanter, Billie refuse et devient dès lors une cible à abattre.

Décédée à l’âge de 44 ans, Billie Holliday qui a été accompagnée par tous les plus grands musiciens et compositeurs de jazz américains au cours de sa carrière, n’aura pu échapper à nombres d’ épisodes dramatiques qui ont marqué sa vie.

Elle sera néanmoins parvenue en 1954 à réaliser son vieux rêve d’effectuer une tournée en Europe, et se produira Salle Pleyel, puis au Mars Club, au Ringside et Aux Trois Maillets avant de revenir à Paris en 1958, le 12 novembre, en vedette à l’Olympia.

Si vous n’avez jamais entendu Billie Holliday, il serait surprenant qu’en l’écoutant aujourd’hui notamment dans ses interprétations de Blue Moon, When you’re smiling, My Man et I’m a fool to want you, vous résistiez à l’émotion qui s’en dégage.

De quoi vous donner envie d’aller au cinéma pour voir cette fois sur grand écran « Billie Holiday Une affaire d’Etat » un film dont la bande-annonce reflète l’ambiance.

Laisser un commentaire