UNE CHRONIQUE COUP DE POING QUI FAIT HONNEUR À DEUX FEMMES

Pour bien vous présenter Heather Hardy, une boxeuse américaine qui remonte aujourd’hui sur le ring pour affronter la Montréalaise Jessica Camara dans un combat léger de huit rounds au sommet de la première carte Ladies Fight de Broadway Boeing, Natasha Verma, journaliste et réalisatrice en 2013 du documentaire primé « Hardy The Movie » serait la mieux placée.

Voilà deux femmes formidables qui partagent chacune dans des domaines très différents la même rage de vaincre et volonté de le montrer au grand jour.

À ma gauche, Natasha Verma, 26 ans, qui s’est vue infliger en août 2017, un diagnostic de lymphome  Hodgkin de stade 2, ce qui ne l’a pas empêché de créer la même année le programme #PutACapOnCancer.

Fondatrice de la fondation à but non lucratif Verma, qui fabrique et fournit gratuitement des perruques aux femmes et aux enfants qui luttent contre le cancer et font face aux effets secondaires émotionnels de la perte de cheveux, son programme «Mettez un bonnet sur le cancer » témoigne d’une  résilience qui saute aux yeux.


A ma droite, Heather Hardy, 39 ans, une mère célibataire de Brooklyn, devenue championne du monde des poids plume et l’une des combattantes les plus populaires de New York.
Une féministe, qui se bat aussi pour l’égalité des sexes et des conditions de vie après la boxe.

Vingt mois après avoir subi sa première défaite professionnelle et  cédé son titre à sa compatriote Brooklynite Amanda Serrano au Madison Square Garden, Hardy se déclare prête à rebondir.

Comme beaucoup, elle a dû subir le Covid avec ses confinements et fermetures de salles d’entrainement. Au début de 2020, alors qu’elle élaborait une stratégie pour son prochain engagement après sa première défaite en carrière, le monde s’est éteint.
Puis vint un appel téléphonique de DiBella,  un coach ayant repéré le potentiel de Hardy pour la première fois bien qu’elle n’ait  signé que six combats dans sa carrière professionnelle en tant que première combattante de son entreprise.

Aussi savait-elle devoir se remettre en forme de boxe, et pour cela surveiller son poids.

Un an plus tard, après avoir été vacciné, puis être retournée au gymnase en passant le printemps à se préparer pour le combat de vendredi, la condition physique et la préparation de Hardy confirment que la boxeuse se sent fin prête à combattre : «J’ai atteint mon poids de combat aujourd’hui. Je me suis tenu sur la balance et j’ai pleuré. J’ai gagné près de 30 livres grâce au Covid. Je ne pensais pas y parvenir »

Par ailleurs, son nom est ancré dans le discours sur la boxe féminine, en particulier en ce qui concerne la parité entre les sexes.
La cinéaste indépendante Natasha Verma l’avait bien compris en faisant  d’elle la pièce maîtresse et l’éponyme de son documentaire de 2013 qui examinait l’écart salarial homme-femme dans la boxe.

Hardy appuie là où ça fait mal lorsqu’elle déclare : «Lorsque vous vous prononcez contre l’iniquité de quelque manière que ce soit, qu’il s’agisse du sexe, de la race ou de la religion, vous êtes considérée comme une femme qui ne sait que se plaindre »

Néanmoins elle reconnait que ces dernières années, la boxe a fait des progrès manifestes vers l’équité, pour deux raisons fondamentales.
D’abord, avec l’introduction de la boxe féminine aux Jeux olympiques, en 2012, qui a offert la chance à des femmes adeptes de cette discipline sportive d’être acclamée sur la scène mondiale.

Ensuite parce que comme dans d’autres sports, la visibilité compte: si les fans n’ont pas vu les femmes se battre, ils sont moins susceptibles de croire qu’elles peuvent se battre.

Or en boxe comme dans toute autre activité autre que sportive, force est de constater que la gent féminine donne des leçons et sait  s’imposer  au devant de la scène.

Heather Hardy comme Natasha Verma le prouvent. Rien ne pourra les arrêter de se battre pour gagner.

Women e Life  applaudit !

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