DE L’INTÉRÊT DE CE 6 MAI EN ÉCOSSE

C’est aujourd’hui que les citoyens de toute l’Écosse, un pays de 5.463.000 habitants qui compte un peu plus de femmes que d’hommes, votent pour élire les 129 membres du Parlement écossais (MSP).

Ces derniers adoptent des lois sur la plupart des aspects de la vie quotidienne en Écosse, tels que la santé, l’éducation et les transports. Ils contrôlent également certains impôts et prestations sociales.
En revanche, la défense, la politique étrangère et l’immigration sont décidées par le Parlement britannique.

Sachant que le parti qui remportera le plus de sièges formera le gouvernement écossais, il est intéressant de souligner que Nicola Sturgeon, cheffe du SNP, le Parti national écossais, depuis le 14 novembre 2014, est également la Première ministre d’Écosse depuis le 20 novembre de la même année.

Première femme à accéder à ce poste, elle a toujours cru en la nécessité pour son peuple de décider de son propre sort, sans la tutelle de Westminster.

Elle entend d’ailleurs remporter une majorité lors des élections législatives de ce 6 mai pour en faire un mandat en faveur d’un nouveau référendum sur l’indépendance.
Une orientation qui ne remporte pas un succès massif auprès de son électorat et a le chic de fortement déplaire à Boris Johnson, Premier ministre britannique et acteur de premier plan du Brexit.

Un autre aspect de cette journée d’élections est digne d’intérêt.

Les partis politiques en présence sont en effet plus que jamais sous pression pour corriger les déséquilibres entre les sexes et la diversité de leurs représentants.

A ce titre, on observe que Les Verts sont les plus proches de l’équilibre hommes-femmes, avec 49% de femmes, le SNP en comptant 47% et le Parti travailliste 43%.
Quant aux Lib Dems – qui n’avaient pas une seule femme MSP en 2016, bien qu’ils en aient depuis remporté une lors d’une élection partielle – sont à 40%.

Pendant ce temps, les conservateurs – un parti qui n’utilise pas de quotas mais qui a produit les deux seules femmes premières ministres du Royaume-Uni ( Margaret Thatcher et Theresa May) – déclarent viser l’élection de plus de femmes que jamais auparavant, la proportion de ces dernières n’atteignant que 30%.

Au regard d’une analyse prospective des résultats de 2016 appliquée aux listes de candidats de 2021, un autre phénomène est à noter.
Il s’agit du nombre de députés issus de milieux ethniques minoritaires qui selon certains observateurs pourrait doubler tout en restant modeste lors de ces élections.

Holyrood pourrait avoir sa première femme de couleur MSP – encore une fois via une liste restreinte de femmes pour un concours de circonscription – et le SNP, les travaillistes et les conservateurs auraient tous une représentation éthique minoritaire.

Sans aller jusqu’à en déduire que les femmes de couleur brisent le moule de la politique écossaise, cette représentativité de minorités marquerait une évolution notable.

Enfin, il est important de souligner que certains partis s’efforcent également d’augmenter le nombre de candidats handicapés, le SNP affirmant que 20% de ses candidats le sont.

Pourrions-nous être sur la bonne voie pour le plus grand contingent de femmes parlementaires de tous les temps et le parlement le plus diversifié de l’histoire de Holyrood ?

C’est notamment à cette question que répondra le résultat du scrutin multiple dans la soirée en Écosse.

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