AVEC « NUMERO UNE » TONIE MARSHALL PROJETTE UNE FEMME AU COEUR DU CAC 40

Faut-il voir dans la sortie en salle, cette semaine, du dernier film de Tonie Marshall, un effet Women’s Forum ?

« Numéro Une », raconte en effet l’ascension de la première femme PDG d’une société du CAC 40.

De là à déduire que ce long-métrage cherche à mettre les pendules à l’heure et à démontrer que les femmes peuvent prétendre au pouvoir à la tête d’entreprises cotées en Bourse, il n’y a qu’un pas, que franchi Tonie Marshall qui est tout de même la seule femme à avoir reçu le César du « meilleur réalisateur ».

Une façon comme une autre d’apporter la démonstration que l’égalité des sexes touche aussi bien l’univers cinématographique que celui du business. Comme l’explique Tonie Marshall dans une interview à la Tribune de l’économie : « En 2009, je voulais faire quelque chose de plus vaste sur les divers parcours des femmes: une série télévisée avec huit personnages principaux du monde de la politique, de l’industrie, du sport, des médias etc. » Mais aucune chaine n’accepta le challenge. Un marché de niche lui avait déclaré ses interlocuteurs craignant pour leur audience.

Consciente qu’il n’existe à ce jour aucune femme PDG d’une entreprise du CAC 40, il lui a donc fallu s’inspirer de cas de femmes ayant été amenées à exercer de hautes responsabilités au sein d’entreprises de toute taille intervenant dans tout secteur d’activité. D’où la rencontre d’Anne Lauvergeon, mais pas d’Isabelle Kocher, qui a d’ailleurs été nommée DG -et non pas PDG- d’Engie .

Autant de témoignages qui ont présenté l’intérêt de correspondre au profil de la protagoniste Emmanuelle Blachey PDG d’une grosse entreprise industrielle interprétée par Emmanuelle Devos.

Pour construire son scénario, Tonie Marshall n’a pas hésité à s’entourer également de conseils et notamment de ceux de Raphaëlle Bacqué, journaliste du Monde, qui lui a permis de rencontrer pendant un an et demi des femmes occupant des postes à responsabilités. Ces dernières ont ainsi donné à la réalisatrice la possibilité de savoir précisément à quels problèmes les femmes se heurtent dans leur carrière professionnelle, lorsqu’elles parviennent à occuper des postes clés à la tête comme au sein d’entreprises.

Alors bien sûr, ce film de fiction exploite des pistes qui à l’instar de réseaux féministes puissants n’existent pas réellement, encore que comme précisé plus haut, Women’s Forum tende à démontrer qu’un mouvement est bien en marche.

Selon la réalisatrice, ce film a bien pour but d’apporter la preuve de l’intérêt que présente une véritable mixité. Il ne s’agit pas de seulement faire plaisir aux femmes, mais de démontrer que dans une société plus mixte, les hommes gagnent aussi en qualité de vie, et les entreprise en performance.

La conclusion qu’apporte Tonie Marshall dans l’interview accordée à la Tribune ne peut qu’être reprise intégralement, tant elle est explicite : « Pour que le monde évolue, pour atteindre une vraie modernité, il faut arriver à un 45-50% de femmes aux postes de décision, afin de tester finalement une vision différente de l’organisation du travail et du business. Si je pouvais aider à cela, je serais vraiment très heureuse. Et si on sort de mon film en se disant « ça m’a donné envie », c’est le bonheur absolu.

Spectateurs et spectatrices jugeront après avoir vu « Numéro Une » si le pari est remporté. La bande annonce de « Numéro Une » vous met dans l’ambiance.