LA PREMIÈRE MINISTRE FINLANDAISE POUR UNE ADHÉSION DE SON PAYS À L’OTAN

Alors que Women eLife saluait la nomination de Sanna Marin, devenue le 10 décembre 2019, la plus jeune première ministre de la Finlande, personne n’imaginait qu’une offensive militaire russe en Ukraine prenne une telle ampleur et conduise son pays à demander son adhésion à l’Otan.

Dés le 24 février, Sanna Marin avait immédiatement déclaré dans un tweet : « Je condamne fermement l’action militaire menée par la Russie en Ukraine. Cette attaque constitue une grave violation du droit international et menace la vie de nombreux civils. La Finlande exprime son solide soutien à l’Ukraine et aux Ukrainiens et nous cherchons des moyens d’accroître ce soutien. »

Bien que pour l’instant, aucune présence militaire ne soit visible du côté finlandais, et que peu de choses indiquent l’émergence d’un nouveau rideau de fer de la guerre froide, la crainte soulevée par les ravages de la guerre menée par la Russie en Ukraine, change la donne.

Sanna Marin (SDP) n’a d’ailleurs pas tardé à annoncer que la Finlande allait envoyer des armes en Ukraine. Qualifiée d’historique, cette décision a été prise par le président Sauli Niinistö sur la base d’une proposition du cabinet.

Pour le président finlandais, longtemps un avocat du dialogue Est-Ouest, la Russie ne peut s’en prendre qu’à elle-même de voir son voisin rejoindre l’alliance.

Soumise à une forme de neutralité forcée par Moscou durant la Guerre froide, la Finlande, ancienne province russe (1809-1917), envahie par l’Union soviétique en 1939, avait adhéré à l’Union européenne et au Partenariat pour la Paix de l’Otan après la chute de l’Union soviétique. Mais elle était toutefois restée non membre de l’alliance.

Dans ce pays de 5,5 millions d’habitants, qui partage une frontière de 1.340 kilomètres sur une zone peu peuplée, de la mer Baltique à l’Arctique et a connu un passé douloureux avec la Russie, 76 % des citoyens finlandais se sont déclarés le 9 mai 2022, favorables à l’adhésion à l’OTAN.

L’admission de la Finlande dans l’alliance ne sera probablement qu’une formalité. Elle devrait créer de loin la plus longue frontière terrestre entre l’OTAN et la Russie, la Suède comptant également présenter sa demande officielle d’adhésion à l’OTAN.

Toutefois, le Kremlin a mis en garde contre des « répercussions militaires et politiques » si la Suède et la Finlande décident de rejoindre l’OTAN.

Le président Recep Tayyip Erdogan a pour sa part déclaré ce vendredi qu’il n’était pas possible pour la Turquie, membre de l’OTAN, de soutenir l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’alliance militaire transatlantique à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, signalant ainsi un possible blocage de leurs candidatures à l’adhésion.

Le président du Conseil européen Charles Michel a de son côté évoqué « un pas historique qui contribuera grandement à la sécurité européenne ».

La crise sanitaire sur fond de COVID-19 qui avait valu à Sanna Marin de devoir s’excuser après avoir passé la soirée d’un week-end dans une boîte de nuit d’Helsinki alors qu’elle était cas contact, n’est plus qu’un lointain souvenir.

Aujourd’hui, à seulement 36 ans, la plus jeune première ministre de Finlande se trouve, à l’instar de bien d’autres chefs de gouvernement européens, confrontée à un évènement géopolitique aux graves conséquences qu’on pensait appartenir à un passé révolu.

En France, on connaîtra très vite le nom de la femme ou de l’homme qu’Emmanuel Macron, Président de la République française, choisit de nommer chef(fe) du gouvernement à l’aube de son second mandat.

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