OTAN SUSPENDS TON VOL

Cette reprise de la maxime d’Alphonse de Lamartine « Ô temps suspends ton vol », prend aujourd’hui la forme d’un aphorisme nettement moins poétique.

Rattaché à l’offensive russe en Ukraine, mais aussi à l’une des demandes de Volodimir Zelenski, président ukrainien, qui aspire légitimement à davantage de soutiens et implore les pays occidentaux d’interdire le survol de son pays par l’aviation militaire russe, il résume les réserves exprimées à ce sujet, ce type d’action menaçant d’être perçu par le Kremlin comme une déclaration de guerre.

Alors que les réunions de l’Otan, du G7, et du Conseil européen qui ont eu lieu hier en présence du président américain Joe Biden, ont permis de confirmer la volonté des pays occidentaux de renforcer les sanctions visant à faire pression sur la Russie pour que l’offensive militaire en Ukraine prenne fin, une ligne rouge a été fixée.

En incitant ses alliés à adopter de nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie, dont l’économie a déjà été paralysée par un flot continu d’interdictions, de boycotts et de sanctions au cours des quatre dernières semaines,
le dirigeant américain, aujourd’hui en Pologne, va certainement se voir soumettre une proposition de ce pays qui demande que l’Alliance y envoie des troupes de maintien de la paix.

Quoi qu’il en soit, force est de constater que l’Otan a fortement renforcé sa présence sur le flanc est de l’alliance, près de 40.000 soldats étant déployés de la Baltique à la mer Noire.
Alarmés par la perspective d’une escalade de la guerre entre la Russie et son voisin après un mois de conflit, les 30 membres de l’Otan ont convenu également d’envoyer à Kyiv des équipements de défense contre les attaques biologiques, chimiques et nucléaires.

L’occasion de rappeler que Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN a déclaré lors d’une conférence de presse à Bruxelles, que l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord n’enverrait pas de troupes en Ukraine.

Quoi qu’il en soit, si l’Occident s’est montré largement uni face à la Russie après l’invasion de l’Ukraine, cette unité sera probablement mise à l’épreuve, car les coûts de la guerre pèsent sur l’économie mondiale.

De plus, une autre question se pose à court terme.
Jens Stoltenberg, Norvégien, doit en effet quitter son poste de secrétaire général de l’OTAN en octobre à l’issue de la désignation fin juin de celui ou de celle qui sera amené à lui succéder, et se retrouvera à la tête d’une Alliance dont le rôle ne peut être négligé.

Pour lui succéder, six femmes notamment sont en lice pour occuper ce poste.

Certaines vous sont connues, à l’instar de Theresa May, femme d’État britannique qui se défini comme une conservatrice one-nation, c’est-à-dire faisant partie de l’aile « pragmatique » du Parti conservateur, et d’autres moins.
D’où la nécessité de faire les présentations.

Kolinda Grabar-Kitarović est une femme d’État croate qui a été présidente de la république de Croatie de 2015 à 2020.

Federica Maria Mogherini est une femme politique italienne, qui a été ministre des Affaires étrangères du gouvernement Renzinavec délégation aux Affaires européennes. Haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (chef de la diplomatie européenne) du 1er novembre 2014 au 30 novembre 2019, c’est elle qui a négocié avec succès l’accord sur le nucléaire iranien dont Women eLife s’était largement fait l’écho.

Jeanine Antoinette Plasschaert, qui a plus de 20 années d’expérience politique et diplomatique, a été la première femme à être nommée ministre de la Défense des Pays-Bas (2012-2017).
En tant que Ministre, elle a supervisé l’état-major central, le commandement de soutien, la gestion des matériaux de défense et les quatre forces armées royales néerlandaises: l’armée de terre, la marine, l’armée de l’air et la police militaire et frontalière.
À ce titre, elle a supervisé la participation des Pays-Bas aux opérations militaires au Mali, en Afghanistan et en Iraq, établissant une collaboration étroite avec l’Union européenne (UE), l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et des partenaires des Nations Unies.
Mme Hennis-Plasschaert a également été nommée le 31 août 2018,par l’ONU représentante spéciale pour l’Iraq et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI).

Kersti Kaljulaid, née le 30 décembre 1969 à Tartu, est une haute fonctionnaire et une femme d’État estonienne. Elle est membre de la Cour des comptes européenne de 2004 à 2016 et fût présidente de la République d’Estonie de 2016 à 2021.

En attendant de savoir qui succèdera à Jens Stoltenberg, en qualité de secrétaire général de l’Otan, certaines informations conduisent à penser que parmi ces femmes, les représentantes des pays de l’Est sont plus en vue que d’autres.

Mais au regard de la situation dramatique que connaît l’Ukraine, que changerait réellement la présence d’une femme à la tête de l’OTAN ?

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