NADIA MURAD FIGURE EMBLÉMATIQUE DU FONDS MONDIAL POUR LES SURVIVANTS

Nadia Murad, rescapée yézidie des bourreaux de l’État islamique et le docteur congolais qui «répare les femmes» dans un hôpital de l’est de la RDC, tous deux Prix Nobel de la paix en 2018, étaient aujourd’hui à Genève à l’occasion du lancement officiel du Fonds mondial pour les Survivantes («GSF»)

Nadia Murad et Denis Mukwege qui ont vécu et vu trop d’horreurs, ne se font aucune illusion concernant les atrocités liées aux combats dévastateurs qui opposent l’armée russe à l’armée ukrainienne depuis le 24 février et mettent en péril les vies de civils en Ukraine.

Alors que l’Europe s’attend à recevoir cinq millions de réfugiés, le Haut Commissaire de l’ONU aux réfugiés, Filippo Grandi, souligne que plus de 2 millions de personnes ont déjà fui le pays pour se réfugier à l’étranger, essentiellement en Pologne.

Depuis le début de la guerre, en Ukraine, au moins 474 civils, femmes, enfants et personnes âgées, ont été tués et 861 blessés, d’après le dernier décompte de l’Onu, qui souligne que ses bilans sont probablement très inférieurs à la réalité, sans parler des viols dont des femmes sont victimes.

Le Pentagone évoque pour sa part entre 2 000 et 4 000 morts côté russes en 14 jours de conflit, soit entre 153 et 307 morts par jour. Avec le ratio de trois blessés pour un mort annoncé par Moscou, l’armée russe compterait entre 6 000 et 12 000 blessés.

Force est de constater que le conflit provoque l’une des plus graves crises humanitaires du continent, sans qu’on puisse savoir jusqu’où ira cette invasion meurtrière de l’Ukraine.

Compte tenu de l’extrême gravité de la situation, de nombreux pays occidentaux, mais aussi associations, ONG et particuliers se mobilisent pour venir en aide aux Ukrainiens qui fuient les combats.

Cette situation de crise qu’on imaginait difficilement se reproduire depuis la deuxième guerre mondiale, conduit à souligner toute l’importance que revêt la mission du Fonds mondial pour les Survivants.

Ce dernier a pour objectif de combler le vide existant dans la prise en compte des besoins et des droits des survivants de conflits, en mettant en œuvre des mesures de réparation provisoires lorsque les États ne veulent ou ne peuvent pas le faire.
Il plaidera également en faveur des réparations et guidera les États et la société civile dans le développement de programmes de réparation centrés sur les survivants.

Cette œuvre humanitaire n’est pas la première que Nadia Murad met en place.

Fondatrice de Nadia’s Initiative, elle a toujours voulu donner du pouvoir aux femmes yazidies et s’est efforcée de rendre des services importants accessibles dans son pays.

Nadia’s Initiative est une organisation à but non lucratif qui se consacre à la reconstruction des communautés en crise et à la défense des survivants de la violence sexuelle. Son travail actuel est axé sur le redéveloppement durable de la patrie des Yazidis à Sinjar et sur la poursuite d’une justice holistique pour les survivants des atrocités commises par ISIS.

Murad et son équipe ont plaidé en faveur d’une législation qui protège et promeut les droits des femmes, ainsi que rédigé et défendu l’adoption de résolutions visant à élargir les engagements des Nations unies pour mettre fin aux violences sexuelles dans les conflits. En 2016, elle est devenue la première ambassadrice de bonne volonté des Nations unies pour la dignité des survivants de la traite des êtres humains.

Nadia Murad s’inscrit bien parmi ces hommes et femmes de bonne volonté dont le dévouement et les actions humanitaires méritent d’être saluées et soutenues.

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