LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE DÉNONCE L’EMPRISONNEMENT DE AUNG SAN SUU KYI

Si vous ne situez pas la République de l’Union du Myanmar (Birmanie) qui ne figure pas au top des destinations touristiques, vous retiendrez que ce pays d’Asie du Sud-Est qui compte environ 55 millions d’habitants est, depuis le coup d’État du 1er février 2021 contre le gouvernement démocratiquement élu, sous un régime militaire.

Vous comprendrez alors la vive émotion qu’a provoqué la peine d’emprisonnement de quatre ans qui a été prononcée la semaine dernière par le tribunal militaire à l’encontre de Aung San Suu Kyi, âgée de 76 ans. Toutefois, la télévision d’État du Myanmar a déclaré aujourd’hui que sa peine avait été réduite à deux ans après une grâce partielle.

Cette fille du héros de l’indépendance du Myanmar vis-à-vis du régime colonial britannique, qui a déjà passé des années en résidence surveillée pour son opposition à la junte militaire, avait été libérée en 2010. Elle avait ensuite conduit son parti, la NLD, à une victoire écrasante lors des élections de 2015.

Barack Obama, premier président américain à se rendre au Myanmar en 2012, l’avait qualifiée d' »inspirante pour les gens du monde entier, y compris moi-même », ce qui avait entrainé un allègement des sanctions contre ce pays.

Mais l’optimisme occidental suscité par la victoire électorale de Suu Kyi en 2015 s’est évaporé deux ans plus tard, lorsque des militants rohingyas ont attaqué les forces de sécurité et que l’armée a répondu par une offensive qui a finalement expulsé plus de 730 000 Rohingyas du Myanmar.

Bien que son parti ait remporté une nouvelle victoire en novembre 2020, les militaires ont déclaré que le vote était truqué avant de prendre le pouvoir quelques semaines plus tard.

Lauréate du prix Nobel de la paix le 10 décembre 1991, les accusations portées contre cette femme qui fût cheffe du gouvernement du Myanmar sont d’une rare absurdité.
Pacifiste, Suu Kyi qui avait déjà échappé à un attentat pro-militaire en 2003, fait en effet l’objet de multiples accusations de corruption ainsi que des violations de la loi sur les secrets d’État, de la loi sur les télécommunications, d’incitation à la violence et de violation des restrictions liées au coronavirus.

En dehors des protestations de l’organisation de défense des droits Amnesty International, du groupe des parlementaires de l’ASEAN, du MYANMAR INTERNATIONAL CRISIS GROUP, Liz Truss, ministre britannique des Affaires étrangères a déclaré : « La condamnation d’Aung San Suu Kyi est une nouvelle tentative effroyable du régime militaire du Myanmar pour étouffer l’opposition et supprimer la liberté et la démocratie. »

« Le Royaume-Uni appelle le régime à libérer les prisonniers politiques, à engager le dialogue et à permettre un retour à la démocratie. La détention arbitraire de politiciens élus ne fait que risquer de nouveaux troubles. »

Qu’une femme démocratiquement élue, souhaitant mener à bien des réformes pour redresser son pays avec le soutien de la population, détentrice du prix Nobel de la Paix, se trouve condamnée à la prison par un régime militaire se doit d’être dénoncé par la Communauté internationale qui exige à juste titre sa libération.

Même si la peine de prison infligée à Aung San Suu Kyi a finalement été réduite à deux ans, ce sont deux années de trop que rien ne saurait justifier !

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