EN SUÈDE MAGDALENA ANDERSSON PREMIÈRE FEMME CHEFFE DU GOUVERNEMENT

On comprend que Magdalena Andersson affiche aujourd’hui un large sourire.
En cause, une belle victoire à l’arrachée pour cette femme cheffe de file des sociaux-démocrates !

Cent ans après que les femmes suédoises ont obtenu le droit de vote, l’accession pour la première fois de l’une d’entre elles au poste de cheffe du gouvernement a une valeur plus que symbolique.

Car contrairement à ses voisins nordiques – Danemark, Finlande, Norvège et Islande – la Suède n’avait jusqu’à présent jamais été dirigée par une femme.

Alors que Magdalena Andersson avait dû démissionner sept heures après été choisie comme première femme Premier ministre de Suède la semaine dernière, en raison du rejet de son projet de budget et du manque de soutien des Verts, elle est restée dans la course et, a finalement remporté de justesse le titre qu’elle convoitait, ce lundi.

Élue grâce à 117 votes en sa faveur, 57 abstentions et 174 voix contre, cette étape clé marque pour elle le début d’une stratégie qui pourrait la mener à une victoire lors des élections législatives de septembre 2022, prévues en septembre prochain qui s’annoncent serrées.

Cette économiste de 54 ans qui va cette fois-ci prêter serment comme cheffe de gouvernement pour de bon, succède ainsi au Premier ministre démissionnaire Stefan Löfven.

Ancienne sportive de haut niveau qui a décroché le titre national de natation en Suède, force est de constater qu’elle a su s’entrainer au mieux pour affronter les épreuves qui jalonnent la politique : un milieu fluctuant dans lequel elle a plongé en 1996, en occupant différents postes.
Tout d’abord conseillère politique pour le Premier ministre suédois, elle est ensuite devenue directrice de la planification dès 1998 avant de participer à différents ministères, notamment celui des Finances, dont elle a pris la tête en 2014.

Surnommée « Le Bulldozer » elle prend la tête du gouvernement suédois social-démocrate à parti unique.
En conséquence, elle s’efforcera désormais de conclure des accords au cas par cas avec un éventail disparate d’alliés – y compris les Verts, la Gauche et le Centre – plutôt que de chercher à convenir de stratégies générales avec ces partis.

Parmi les grands chantiers qu’elle juge importants et auxquels elle compte s’atteler à la tête du gouvernement, on trouve entre autres : l’éducation, la santé (élaboration d’un plan contre la privatisation des maisons de retraite) et le climat, même si les Verts ont vu d’un très mauvais œil la baisse des taxes sur les carburants ou encore la suppression d’une partie du budget pour la protection des forêts (200 millions d’euros).

Au vu des évènements qui se sont produits la semaine dernière et ont entrainé sa démission, Magdalena Andersson avait tenu à préciser lors d’une conférence de presse : « Il existe une pratique constitutionnelle selon laquelle un gouvernement de coalition démissionne lorsqu’un parti le quitte. Je ne veux pas diriger un gouvernement dont la légitimité est remise en question »

Quoi qu’il en soit, Magdalena fait figure d’espoir, certains experts laissant entendre qu’avec sa nomination :  » Il n’y aura plus de surprises. Plus de crise, du moins pour l’instant ».

Avec quelque 25% dans les sondages, le parti social-démocrate est toujours le premier parti politique de Suède, même s’il est proche de ses plus bas historiques.

Mais les jeux sont faits : plus brasse coulée, mais du crawl et du papillon !

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