AVEC SON « DIEGO Y YO » FRIDA KALHO PULVÉRISE UN NOUVEAU RECORD AUX ENCHÈRES

Regardez bien ce tableau !

Alors que Women e Life suivait de près la vente aux enchères qui a eu lieu mardi chez Sotheby’s, à New York, une œuvre de la légendaire peintre mexicaine Frida Kalho, a atteint un nouveau sommet.

Après avoir été adjugé pour près de 35 millions de dollars, son autoportrait Diego y yo «Diego et moi», est devenu l’œuvre d’art latino-américaine la plus chère de l’histoire vendue aux enchères.

Mais cette peintre mexicaine n’a pas été seulement une grande artiste. Elle fût aussi une pionnière du féminisme, dont la vie particulièrement tourmentée lui a valu d’incarner « la fille de la révolution » bien au-delà de son pays.

Décédée en 1954 à l’âge de 47 ans, Frida Kalho fait partie de celles qui ont intégré la cause des femmes dans leur démarche personnelle et a défendu par son art comme à travers son engagement politique « cette masse silencieuse et soumise » face à une société patriarcale où les inégalités femmes/hommes persistent.

Dès son jeune âge, elle avait refusé de suivre le même parcours que les autres femmes de son pays, dicté par la misogynie.
Frida rêvait de voyages, d’indépendance et de liberté. Elle souhaitait avant tout étudier, connaître l’amour, le plaisir et le bonheur.

En dehors des problèmes de santé auxquels elle devra faire face, sa résilience ne fera jamais défaut.

Victime à 18 ans d’un tragique accident de bus, seule sa force mentale l’aidera à surmonter ses immenses douleurs physiques et morales.

Pour lutter contre, elle se réfugie dans la peinture et choisit de déposer sur ses toiles les choses telles qu’elle les voit.
À travers ses autoportraits, elle se focalise sur elle-même et fait de sa personne le sujet de son art afin de remonter la pente et oublier la souffrance qui l’envahit.

L’année 1928 marque le début de son engagement politique. Pour changer les choses, renverser les codes sociaux et réduire les inégalités, elle adhère au parti communiste mexicain.

Ensuite viendra sa rencontre, son mariage, son divorce puis son remariage avec Diego Rivera, peintre communiste populaire qui en dépit d’un coup de foudre partagé, lui vaudra de connaître le meilleur et le pire, ce dernier n’ayant rien de l’époux modèle.

Beaucoup critiqueront son œuvre et souligneront sa marque de vulgarité et d’indécence. André Breton, avant-gardiste du surréalisme, sera amené à déclarer : « Son art est un ruban autour d’une bombe ».

Devenue en 1942, membre du « Seminario de Cultura Mexicana », une organisation créée par le ministre des affaires culturelles mexicain, elle s’attache à sa mission qui vise à encourager la diffusion de la culture mexicaine par le biais d’expositions et autres rendez-vous culturels qui représenteraient la tradition du pays.

Par son œuvre magistrale et saisissante, son engagement pour la cause des femmes et des minorités, par le courage dont elle a fait preuve durant sa vie semée d’embûches, Frida Kahlo a aujourd’hui une place encrée parmi les nombreuses femmes qui se sont battues pour l’égalité.

Ses peintures provocatrices ont été symbole d’ouverture d’esprit et de liberté. Jusqu’à son dernier souffle, en peignant les étapes poignantes de sa vie, Frida Kalho a su être la porte-parole de toutes ses femmes dont le droit de s’exprimer leur a été enlevé.

Son autoportrait qui a pulvérisé un nouveau record aux enchères illustre ce qu’elle a ressenti et vu à un moment donné. Le visage de Diego Rivera apparaît sur le front de Frida, au-dessus de ses yeux noirs, d’où semblent s’échapper quelques larmes.
Quant à Rivera, qui s’était à l’époque rapproché de l’actrice mexicaine Maria Felix, il est représenté avec un troisième œil, signe des tourments qu’il cause à son épouse.

De quoi vous donner envie d’approcher l’art avec curiosité pour mieux comprendre les messages qu’adressent des artistes dont la reconnaissance n’a parfois pas de prix.

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