FRANCES HAUGEN DENONCE LES PRATIQUES DE FACEBOOK ET AUTRES RÉSEAUX SOCIAUX

La panne de Facebook qui aura duré plus de 5 heures rendant inutilisable ce réseau social qui selon les données de 2020 peut se targuer de compter pas moins de 2,85 milliards d’utilisateurs actifs chaque mois et 1,88 milliard d’utilisateurs actifs chaque jour dans le monde et poursuit sa phase ascensionnelle, n’a pas été sans conséquences.

Au lendemain du couac qui a fait très mauvaise impression et a entrainé pour le groupe de Mark Zuckerberg qui détient aussi Instagram, WhatsApp et Messenger une perte de quelque 6 milliards de dollars et un plongeon de 13% du titre en Bourse, un autre bug est venu secouer l’empire.

De quoi faire regretter au PDG d’avoir posté ce dernier week-end une vidéo prise avec les nouvelles lunettes intelligentes de l’entreprise montrant sa femme dans un bateau.

Car c’était sans compter sur les remous provoqués par l’intervention de Frances Haugen, une ancienne employée de Facebook venue dénoncer lors d’une audience de la commission sénatoriale du commerce, des sciences et des transports intitulée « Protecting Kids Online : Testimony from a Facebook Whistleblower’ au Capitole, à Washington, les méthodes Facebook.

Cheffe de produit au sein de l’équipe de désinformation civique de Facebook, elle n’a pas quitté l’entreprise qui pèse près de 1 000 milliards de dollars les mains vides, emportant dans la foulée des dizaines de milliers de documents confidentiels.

Accusé de rechercher des profits plus élevés tout en faisant preuve de désinvolture à l’égard de la sécurité des utilisateurs, les législateurs américains, républicains comme démocrates, ont demandé aux régulateurs d’enquêter sur les accusations selon lesquelles la société de médias sociaux nuit à la santé mentale des enfants et alimente les discriminations.

Mme Haugen, lanceuse d’alerte, a révélé être la personne qui avait fourni les documents utilisés dans une enquête du Wall Street Journal et une audience du Sénat sur les méfaits d’Instagram sur les adolescentes. Elle a comparé les services de médias sociaux à des substances addictives comme le tabac et les opioïdes.

Le président de la commission, le sénateur Richard Blumenthal, un démocrate, a déclaré que Facebook savait que ses produits créaient une dépendance.

Il a demandé à M. Zuckerberg de témoigner devant la commission et à la Securities and Exchange Commission et à la Federal Trade Commission d’enquêter sur Facebook.

« Ce sont nos enfants qui sont les victimes. Les adolescents d’aujourd’hui qui se regardent dans le miroir ressentent le doute et l’insécurité. Mark Zuckerberg devrait se regarder dans le miroir », a déclaré M. Blumenthal.

La sénatrice Marsha Blackburn, républicaine, a accusé Facebook de fermer les yeux sur les enfants de moins de 13 ans sur ses services. « Il est clair que Facebook donne la priorité au profit sur le bien-être des enfants et de tous les utilisateurs », a-t-elle déclaré.

Mme Haugen a précisé qu’elle encouragerait « la surveillance et l’examen public » des algorithmes de recommandation de contenu de Facebook et de leurs conséquences. Elle a également encouragé l’augmentation de l’âge limite des utilisateurs des plateformes de Facebook de 13 à 16 ou 18 ans, au regard de ce qu’elle a appelé « l’utilisation problématique » ou la dépendance sur les sites et les problèmes d’autorégulation des enfants.

En vertu de la loi actuelle, les enfants de 12 ans et moins sont davantage protégés en ligne que les adolescents. Le Congrès est saisi d’un projet de loi visant à porter l’âge à 15 ans, entre autres changements.

M. Blumenthal n’a pas écarté l’idée d’une audience supplémentaire pour discuter des questions de sécurité nationale liées à Facebook.

De plus, Mme Haugen a déclaré que Facebook avait également fait trop peu pour prévenir la violence.

Elle a souligné que ce réseau social a été utilisé par des personnes qui planifiaient des massacres au Myanmar et l’attaque du 6 janvier contre le Capitole américain par des partisans du président de l’époque, Donald Trump, qui étaient déterminés à rejeter les résultats de l’élection de 2020.

Que les nouvelles technologies créent une dépendance en termes d’information et de communication et ouvrent une autoroute aux fake news, cela va sans dire.

Faut-il pour autant s’attendre à un grand ménage côté réseaux sociaux, voire à l’adoption par leurs détenteurs d’un code de bonne conduite ?

Quoi qu’il en soit, dès que la rageante panne a été réparée, les milliards d’utilisateurs ne se sont pas posés de questions. Ils se sont saisis, sans plus tarder, de leur clavier d’ordi et autres smartphones pour reprendre ce qui n’avait pas eu le temps de refroidir via Facebook notamment qui n’a pas que des défauts. Et hop l’action est repartie à la hausse !

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