QUE RETENIR DE LA JOURNÉE MONDIALE DU DROIT À L’AVORTEMENT ?

Il n’y a pas qu’en France que le droit à l’avortement préoccupe les femmes et fait débat.
Women e Life magazine féminin indépendant ouvert sur le monde, ne pouvait passer sous silence la journée mondiale du droit à l’avortement qui a également conduit mardi les femmes de toute l’Amérique latine notamment à faire entendre leurs voix pour que ce droit leur soit reconnu.

Une question sensible qui ne fait pas bon ménage avec les orientations politiques.

Alors qu’en France les associations pro-IVG ont manifesté pour réclamer l’allongement des délais d’interruption volontaire de grossesse, force est de constater une montée en régime des tergiversations.

Alors qu’une loi proposant d’étendre le délai de 12 à 14 semaines avait été approuvée en première lecture par l’Assemblée nationale, cette dernière a été rejetée par le Sénat, majoritairement Républicain. Et son retour à l’Assemblée s’est soldé par un refus des Républicains.
Il est vrai que les avis sont partagés, y compris au sein de la majorité LREM.

En réalité la situation des femmes de tout milieu social souhaitant se faire avorter s’avère complexe en raison des délais trop courts, d’un manque d’information et des difficultés d’accès à des plateaux techniques qui réalisent l’IVG. Conséquence, en France, 3.000 à 5.000 femmes partent chaque année à l’étranger pour avorter.

En Amérique latine, l’accès à l’avortement sûr et légal n’est pleinement autorisé que dans une poignée de pays.

Or chaque année, des milliers de femmes d’Amérique latine meurent à la suite d’avortements pratiqués dans des conditions dangereuses, alors que les grossesses chez les adolescentes et les violences sexuelles continuent d’augmenter dans la région.

On mesure le grand désordre lorsqu’on sait qu’au Mexique par exemple, la Cour suprême du Mexique a déclaré au début du mois, qu’il était inconstitutionnel de criminaliser l’avortement, ce qui a conduit le gouvernement à déclarer que les personnes incarcérées pour avoir interrompu leur grossesse seraient libérées.

En revanche en Colombie où l’avortement n’est autorisé qu’en cas de viol, de risque pour la vie de la mère ou de malformation congénitale, quelque 800 femmes ont défilé vers le centre de Bogota.

Une marche a également eu lieu au Chili, où la chambre basse du Congrès a accepté de débattre d’un projet de loi visant à dépénaliser l’avortement jusqu’à 14 semaines après la grossesse.

Au Salvador, des dizaines de personnes ont brandi des drapeaux verts et défilé dans San Salvador en direction du Congrès pour demander un assouplissement des lois « strictes » du pays en matière d’avortement.
Les propositions portées au Congrès salvadorien ont été baptisées « Réforme Beatriz », en l’honneur d’une jeune femme qui, en 2013, a ouvertement demandé un avortement pour sauver sa vie alors qu’elle souffrait d’une maladie chronique, qui lui a coûté la vie quatre ans plus tard.

« Nous demandons des mesures minimales à ajouter au Code pénal pour garantir la vie et l’intégrité des femmes », a déclaré aux journalistes Morena Herrera, une éminente féministe salvadorienne.

Mais plusieurs des plus de 20 nations d’Amérique latine interdisent toujours l’avortement de manière absolue, notamment le Salvador, qui a condamné certaines femmes à des peines allant jusqu’à 40 ans de prison.

Le droit d’avorter, d’interrompre volontairement une grossesse, de décider de son corps, de sa vie et de ses maternités, doit-il être mondialement reconnu une fois pour toutes ? Cette question qui touche à la liberté des femmes reste ouverte !

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