L’ALLEMAGNE SUR LE GREEN

Les élections qui ont eu lieu dimanche en Allemagne ont connu un large écho qui s’explique pour plusieurs raisons.
En déjouant les pronostics, elles laissent néanmoins les Allemands comme tous les observateurs étrangers dans un suspense qui devrait durer plusieurs semaines, voire mois, avant qu’on ne connaisse la composition du futur Bundestag.

S’il est clair que ces élections fédérales marquent la fin de l’ère Merkel après seize ans passés en qualité de chancelière, son camp représenté par l’union conservatrice CDU-CSU d’Armin Laschet, accuse un score historiquement bas avec 24,1%, le centre-gauche du SPD et leur chef de file Olaf Scholz arrivant en tête avec 25,7 % des suffrages. Toutefois, rien n’est encore joué.

C’est la raison pour laquelle la formation d’une coalition dans laquelle les dénommés « faiseurs de rois » ont un rôle éminent à jouer, retient désormais l’attention.
Tout repose sur les décisions que prendront le duo formé par Annalena Baerbock et Robert Habeck dirigeants de Die Grünen parti des Verts qui a remporté 14,8 % des voix au niveau fédéral, et Christian Lindner, le patron du FDP qui a remporté 11,5 % des voix, l’AfD ayant obtenu 10,3 % et Die Linke (La Gauche) 4,9 %.

Les Verts et le Parti libéral-démocrate savent qu’aucune des deux grandes formations politiques ne pourra constituer de gouvernement sans eux.

En dépit de la déception ressentie par les Verts au vu de leur score lors de ces élections, le nombre de députés écologistes en mesure d’entrer au Bundestag pourrait, tout de même passer de 67 à 110, un record en quarante ans d’existence.

Ce rapide résumé conduit Women e Life à revenir sur la chronique audio du 23 septembre intitulée « MESSAGE DE LA JEUNE GÉNÉRATION AUX HOMMES ET FEMMES POLITIQUES ».
Car si les jeunes allemands se sont davantage prononcés pour une politique axée sur l’écologie, les nouvelles technologies et le progrès social, une réalité démographique qui a valeur d’explication saute aux yeux.
Que la jeunesse fasse valoir ses préoccupations qui correspondent à de véritables attentes en termes d’évolution et de fonctionnement de la société, n’a rien de surprenant.
Et ce qui se passe en Allemagne devrait servir d’enseignement aux hommes et femmes politiques qui comptent présenter leur candidature à la présidence de la République française en 2022.

Car finalement si les Verts allemands n’ont pas obtenu le résultat qu’ils pouvaient espérer, outre les erreurs commises par Annalena Baerbock durant sa campagne, un facteur qui a valeur de déterminant ne peut être négligé.

L’Allemagne, pays le plus peuplé de l’Union européenne avec ses 83 155 000 habitants, a une population de plus en plus vieillissante.
Le nombre de personnes âgées de plus de 80 ans en Allemagne a augmenté de 4,5% en 2020 pour atteindre 5,9 millions personnes.
Le nombre des personnes âgées de 60 à 79 ans a dépassé les 18,2 millions, soit une augmentation de 0,5% à la fin de 2020.
Selon les estimations des experts, les effets du vieillissement croissant de la population se feront fortement sentir dans l’économie et dans d’autres domaines.

Alors que la France compte 65 250 000 résidents en métropole et 2 172 000 dans les cinq départements d’outre-mer, et que les 15-29 ans représentent 17,4 % de la population totale, des voix porteuses d’avenir existent et méritent une réelle attention. Car en dépit d’une population française certes vieillissante, la jeune génération a toute sa place.

Autrement dit, les aspirations des jeunes allemands en termes de conditions de vie et de fonctionnement de la société rejoignent très vraisemblablement celles des jeunes français.

Conscients que la jeune génération s’inquiète pour son avenir et a parfaitement assimilé l’importance que revêt la lutte contre le réchauffement climatique, la décarbonatation de l’économie, les apports des nouvelles technologies dans tous les domaines et le progrès social, hommes et femmes politiques sont mis au pied du mur.
Pour trouver un nouvel élan, leurs programmes se devront d’être reconnus et appréciés par la jeune génération qui ne veut pas subir les erreurs du passé. La jeune génération qui n’exclut en rien les seniors souhaite pouvoir regarder l’avenir avec confiance sur des bases saines.

La jeunesse européenne doit se mobiliser autour de vrais projets d’avenir et manifester l’envie de participer activement au dynamisme des nations pour que se dessine un monde meilleur ouvert à toutes et tous.

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