PATIENT N°1 DU COVID-19 EN ITALIE : ANNALISA MALARA FEMME MÉDECIN À L’HONNEUR

Alors qu’en France, une promotion exceptionnelle de la Légion d’honneur et de l’ordre national du mérite a récompensé, le 1er janvier 2021, des centaines de femmes et d’hommes ( médecins, infirmiers, aides-soignants, agents administratifs et agents techniques intervenant en hôpitaux, en Ehpad ou en médecine libérale ) mobilisés depuis le départ contre le Covid-19, cette chronique salue l’engagement du corps médical dans son ensemble en s’arrêtant en Italie.

La semaine dernière, l’anesthésiste Annalisa Malara qui a fait preuve d’une intuition remarquable en détectant le tout premier cas de Covid-19 dans ce pays, s’est vue remettre par le président de la République Sergio Mattarella, le titre de Chevalier de l’Ordre du Mérite de la République italienne.

Pour comprendre ce qui s’est passé, il faut revenir un an plus tôt.

Le 18 février 2020, un homme de 38 ans auparavant en bonne santé, s’est rendu à l’hôpital Codogno avec une forte fièvre, une toux et un essoufflement le A l’issue de la consultation, des antibiotiques allaient lui être prescrits avant qu’il ne rentre chez lui.
Mais de retour dans la soirée à l’hôpital en raison d’une aggravation de son état de santé, il allait être placé sous oxygène.
Deux jours plus tard, sa femme déclarait aux médecins que quelques semaines auparavant, son mari était allé dîner avec un collègue qui revenait de Chine.

Toutefois, en dépit de l’état critique de Mattia, son cas ne répondait pas aux critères nationaux pour que soient réalisés les tests obligatoires de coronavirus, car il ne s’était pas personnellement rendu en Chine.

Consciente des risques encourus par le malade, Annalisa Malara, 39 ans, a tenté à plusieurs reprises d’expliquer pourquoi elle tenait à effectuer un prélèvement COVID.
Et Laura Ricevuti, médecin avec qui elle était de service se souvient : «Le docteur Malara et moi-même avons décidé de rompre le protocole».

Elles ont immédiatement pris la décision de procéder au prélèvement nasal et l’ont envoyé dans un laboratoire de Milan.
À 21h30 le téléphone a sonné. Le test s’est avéré positif.
Comme le précise Laura : « Nous ne pouvions pas le croire. Nous pensions que c’était un problème lointain qui avait à voir avec la Chine, mais il était déjà là avec nous, et probablement bien avant le 18 février »
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Dans les jours qui ont suivi, Codogno ( Lombardie), ville de 15 800 habitants, est devenue la «capitale» de la première «zone rouge» d’Europe à être fermée.

« Au début, j’espérais – nous espérions tous – que le virus serait limité à quelques personnes », explique Annisa Malara. « Mais après quelques heures, beaucoup de personnes sont venues aux urgences avec les mêmes symptômes et après quelques jours, il était clair que cela s’était propagé dans la population. »

Depuis le début de la pandémie, 95000 personnes sont mortes du COVID-19 en Italie. Il s’agit du deuxième bilan le plus élevé d’Europe après la Grande-Bretagne et le septième au monde.

Aujourd’hui les deux femmes médecins traitent toujours des patients atteints de COVID-19.

Elles affirment : «C’est notre mission. Nous ne pouvons pas vraiment battre en retraite » avant d’ajouter :. «Jour après jour, nous avançons, face aux difficultés et aux changements que la vie nous présente … vous avez besoin de beaucoup de force physique et mentale.»

Annalisa Malara, médecin dont l’intuition professionnelle et féminine se doit d’être soulignée, sait que Mattia Maestri, patient numéro 1 du COVID-19 en Italie, est aujourd’hui sorti d’affaire.

Nommée Chevalier de l’Ordre du Mérite de la République italienne, émue et modeste l’anesthésiste Malara a tenu à dédier l’honneur qui lui est fait à ses proches et à tous les collègues corps médical qui se sont engagés et poursuivent leur mission de soignants pour faire face à cette urgence sanitaire et en particulier à celles et ceux qui sont tombés malades »

Elle a reconnu que la cérémonie l’a marqué pour toujours et a souligné que la récompense qui lui a été attribuée témoigne d’une reconnaissance de la valeur d’un travail collectif de l’ensemble des acteurs du corps médical qui permet de faire face au virus.

Il faut reconnaître que pour Annalisa Malara, cette journée a été spéciale double titre.
Le même jour, son premier livre intitulé «En science et conscience», était publié.

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