VACCINS ANTI-COVID19 AU ROYAUME-UNI LIZ TRUSS MET LES POINTS SUR LES I

Il y a de quoi être inquiet lorsqu’on constate qu’une crise sanitaire peut créer un climat de tension entre pays alliés. Surtout lorsque le différend intervient entre le Royaume Uni et l’Union européenne et porte sur la mise à disposition de vaccins anti-covid.

Présidente du bureau du commerce, secrétaire d’État au Commerce international et ministre des Femmes et des Égalités depuis 2019, au sein du gouvernement de Boris Johnson, Marie Elisabeth Truss s’est montrée dimanche très claire.

Il est vrai que moins d’un mois après l’entrée de la Grande-Bretagne dans sa phase post-Brexit, les relations entre Londres et Bruxelles ont été mises à rude épreuve vendredi lorsqu’un contrôle des exportations de vaccins a été évoqué maladroitement par l’Union européenne.

Bien que l’Union européenne ait finalement apporté des garanties pour sécuriser le programme de vaccination contre le COVID-19 mené au Royaume-Uni, force est de constater que ce couac a uni les politiciens britanniques face à la menace de l’UE de créer une frontière qu’elle a longtemps déclaré vouloir éviter entre la province britannique d’Irlande du Nord et l’Irlande, membre de l’UE.

Tony Blair, l’un des architectes de l’Accord du Vendredi Saint, a d’ailleurs décrit la menace de l’UE d’invoquer l’article 16 comme un geste «très insensé» qui mettait en péril le processus de paix.

Face à cette dispute sur la livraison des vaccins qui suggère que la méfiance entre les deux parties nées lors des négociations sur le Brexit pourrait persister, soucieuse de désamorcer l’affaire, Marie Elisabeth Truss a déclaré qu’elle était ravie que l’UE ait finalement admis son « erreur ».

Elle a ajouté sans détour : « Il est vital de travailler ensemble, il est vital de garder les frontières ouvertes, de résister au nationalisme vaccinal et au protectionnisme. »

Liz Truss n’a pas exclu d’offrir un approvisionnement excédentaire à d’autres pays, mais seulement une fois que la Grande-Bretagne aura vacciné les plus vulnérables du pays.
Il est vrai qu’au rythme où vont les choses ou plus exactement les doses, l’UE accuse un sérieux retard par rapport à la la Grande-Bretagne.

L’avance prise par la Grande-Bretagne qui compte aujourd’hui 13,8% de sa population vaccinée contre moins de 2,5% en France s’explique pour plusieurs raisons.
Tout d’abord le prix des vaccins achetés outre Manche beaucoup plus élevé. Ensuite, la décision prise très tôt par le ministre de la Santé britannique Matt Hancock de mettre en place une task-force vaccinale opérationnelle 7 jours sur 7, y compris le dimanche.

Liz Truss a tenu à préciser que la Grande-Bretagne ne profiterait pas d’une situation qui vaudrait selon ses propres termes que «nous devenions une île vaccinée, alors que d’autres pays du monde luttent pour vacciner leurs citoyens. »

Cependant, elle a affirmé qu’il était «un peu trop tôt pour dire» si le Royaume-Uni aura la possibilité de partager son approvisionnement en vaccins une fois que les plus vulnérables auront été vaccinés en Grande-Bretagne .

Consciente de l’ampleur du défi sanitaire qui doit être relevé elle a souligné : «Nous ne pourrons lutter contre cette maladie que si nous faisons vacciner tout le monde dans le monde»
«Il est vital que nous travaillions ensemble, il est vital de garder les frontières ouvertes et de résister au nationalisme vaccinal, et nous résistons au protectionnisme.»

Elle a rappelé que les approvisionnements en vaccin restent «sûrs» malgré les inquiétudes suscitées par la menace de l’UE de bloquer les exportations de vaccins en déclenchant une clause clé du Brexit sur l’Irlande du Nord.

Tony Blair, ancien premier ministre britannique, s’est montré sur la même ligne, en précisant que le partage avec d’autres pays se produirait une fois que «nous aurons un surplus de vaccins».

Soucieux de se montrer à la fois prudent et rassurant, il a affirmé : «Nous, comme la plupart des pays développés, avons commandé plus de vaccins que nous n’en utiliserons probablement. » avant d’ajouter :  » la décision de venir en aide à d’autre pays ne pourra être prise qu’une fois que nous verrons notre propre programme se déployer conformément aux objectifs fixés ».

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