LA GRANDEUR DE l’ARABIE SAOUDITE PASSE PAR LA LIBÉRATION DE LOUJAIN AL-HATHLOUL

En avril 2019, Women e Life attirait votre attention sur la situation de femmes qui demandent dans d’autres région du globe et pays la reconnaissance de leurs droits. Une chronique toujours consultable en cliquant iciqui n’a malheureusement rien perdu de son actualité.

Arrêtée avec d’autres militantes en mai 2018, peu avant la levée de l’interdiction de conduire faite aux Saoudiennes, une réforme pour laquelle ces femmes militaient, Loujaïn Al-Hathloul, 31 ans, féministe est depuis deux ans et demi détenue dans la prison de haute sécurité d’Al-Hayer en Arabie saoudite.

Alors qu’elle poursuivait en octobre une grève de la faim, de nombreuses organisations de défense des droits humains ont lancé des appels pour sa libération immédiate.

Comment comprendre que le tribunal spécialisé dans les affaires antiterroristes saoudien ait condamné aujourd’hui cette militante des droits des femmes à cinq ans et huit mois de prison, à l’issue d’un procès critiqué par la communauté internationale ?
En déduisant de sa sentence les deux ans et dix mois passés en détention depuis son arrestation le 15 mai 2018, les médias locaux précisent que Loujain Al-Hathloul pourrait être libérée vers la fin février 2021, son retour en prison demeurant possible si elle commet un quelconque crime.

Mais de quel crime parle t’on ?

Celui d’avoir mené dés 2013 une campagne pour obtenir que les femmes aient le droit de conduire en Arabie Saoudite ?

Toujours est-il que pour avoir défendu les droits humains, cette féministe s’est attirée les foudres du régime en place qui l’accuse d’avoir cherché à changer un système politique saoudien dont on ne peut ignorer les défauts, sauf à vouloir plonger la tête dans le sable.

Il n’en fallait pas plus pour que s’ensuivent de nombreux autres griefs comme celui de porter atteinte à la sécurité nationale, demander la fin de la tutelle masculine, tenter de postuler à un emploi aux Nations unies, suivre une formation sur la protection de la vie privée, communiquer avec des groupes de défense des droits internationaux pour avoir parlé à des diplomates étrangers et des médias internationaux sur les droits des femmes.

De quoi être abasourdi de constater que l’Arabie saoudite puisse se montrer aussi réfractaire aux évolutions sociétales et aux progrès récurrents.

Aussi à la veille de la présentation des voeux de nouvelle année, on est en droit de se demander ce que sont devenus ceux la même qu’avait émis à l’époque par le prince héritier Mohammed Ben Salman (« MBS ») qui prônait une Arabie « ouverte », « moderne », « bienveillante envers les femmes ».

Alors que le comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) a appelé à la libération de Loudjaïne al Hathloul en novembre, et que le rapporteur spécial de l’ONU contre la torture, Nils Melzer, a soutenu cette demande en dénonçant de « fausses » accusations, Women e Life s’associe à cette demande de libération immédiate.

L’Arabie saoudite se doit de témoigner au monde d’une vraie grandeur qui repose avant tout sur le respect des droits humains, moteur d’un développement économique, social et environnemental résolument tourné vers l’avenir.

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